Le déficit de la Sécu a triplé en 2003

La Sécurité sociale est sous les feux de l'actualité. Alors qu'une série de négociations multilatérales (Etat, syndicats, patronat, mutuelles, médecins) sur la réforme de la Sécu a débuté vendredi, les chiffres quasi-définitifs de 2003 sont tombés: le déficit du régime général (salariés) a atteint 10,2 milliards d'euros, selon la Commission des comptes de la Sécurité sociale. Un chiffre trois fois supérieur aux 3,46 milliards de 2002. Il y a un an, les prévisions ne tablaient que sur un déficit d'environ 8 milliards.Le déficit de la branche maladie s'élève à 11,1 milliards, un niveau jusqu'alors jamais atteint. De plus, la Commission note que les résultats des trois autres branches se dégradent tous par rapport à 2002. La branche vieillesse est excédentaire de 0,9 milliard. L'excédent de la branche famille, en forte diminution, n'est plus que de 0,4 milliard. Quant à la branche accidents du travail, son déficit se creuse et atteint 0,5 milliard d'euros.La première séance de "négociations" sur la Sécu, s'est tenue vendredi, entre le ministère de la Santé et les syndicats. Ce fut ensuite au tour du patronat de discuter avec le ministre Phillipe Douste-Blazy et son secrétaire d'Etat à l'assurance maladie, Xavier Bertrand. Enfin, les syndicats de médecins ont été conviés en fin de journée rue de Ségur. Plusieurs séances de discussions sont prévues, avant la présentation de la réforme au Conseil d'Etat, vers le 10 juin. En 2004, le déficit prévisionnel de la Sécu atteindrait 14 milliards, a estimé mardi le ministre de la Santé. De son côté, Jean-Pierre Raffarin a plaidé, jeudi soir sur France 2, pour une "responsabilisation" du patient, éventuellement au moyen d'une franchise non remboursable (d'un euro par exemple) sur chaque acte médical. Côté recettes, le chef du gouvernement n'écarte pas l'hypothèse d'un relèvement du taux de la CSG.Dans l'ensemble, les syndicats se sont déclarés mécontents de l'intervention du Premier ministre et déçus par les réunions de vendredi. Ils ont en effet réclamé à l'unisson (FO, CGT, CFDT, CFE-CGC, CFTC, Unsa) l'ouverture de "véritables négociations et pas seulement de discussions".
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