Forte mobilisation attendue mercredi à la SNCF

Après vingt mois de gouvernement, l'équipe de Jean-Pierre Raffarin aborde une passe difficile avec un calendrier social passablement assombri. Sages-femmes, électriciens et gaziers, cheminots, personnel hospitalier, postiers, salariés de France Télécom ou d'Aéroports de Paris... le vent de la grogne sociale souffle à nouveau et les mots d'ordre de mobilisation pour cette semaine se sont multipliés. Comme souvent, c'est à la SNCF que l'on devrait enregistrer les plus fortes perturbations: le mouvement, qui débute ce soir à 20 heures, s'achèvera jeudi matin à 8 heures. Le préavis de grève déposé par quatre syndicats (CGT, majoritaire, FGAAC, Sud Rail et FO) devrait être largement suivi. La SNCF estime qu'en moyenne il circulera un TGV sur trois, un train Corail sur deux et entre un à deux trains sur cinq sur les lignes de la banlieue parisienne (lire ci-contre pour des prévisions détaillées). Les revendications des cheminots portent à la fois sur des questions salariales - la hausse de 1% des salaires proposée par la direction pour 2004 est jugée insuffisante - et sur les réductions d'effectifs. A ces thèmes vient s'ajouter un sujet brûlant: la question du service minimum. Avec cette grève, les salariés de la SNCF entendent réaffirmer leur opposition à la mise en place d'un tel dispositif et à "toute remise en cause du droit de grève".Le message est lancé mais dans les rangs du gouvernement, la fermeté est de mise. Sur Europe 1 ce matin, le ministre des Transports Gilles de Robien a répété qu'il ne renoncerait "certainement pas" au chantier du service minimum, indiquant qu'il constituait sa "priorité des priorités" au premier semestre 2004. Il a aussi souligné qu'il s'agissait d'"une priorité présidentielle". Cette réponse ne devrait certainement pas satisfaire des cheminots qui ont agité dès lundi la menace d'un "conflit majeur" si le gouvernement décidait de passer en force sur ce dossier. Avec en perspective le débat sur la réforme de l'assurance maladie, le printemps promet donc d'être une nouvelle fois assez chaud sur le front social. Et cela un an à peine après le dur conflit sur les retraites.
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