Amélioration prudente du moral des ménages en avril

C'est une - petite - bouffée d'optimisme qui comblera sans doute Nicolas Sarkozy, le nouveau ministre de l'Economie, qui doit donner aujourd'hui, à l'occasion de sa première conférence de presse, les grandes lignes de sa politique économique: le moral des ménages français s'est un peu redressé le mois dernier. Selon les chiffres de l'enquête mensuelle sur le moral des ménages, publiés ce matin par l'Insee, cet indicateur s'est établi le mois dernier à -20, contre -22 en mars. Les économistes attendaient dans l'ensemble une stabilité.Forte aux Etats-Unis, beaucoup plus diffuse en Europe, la croissance de l'économie mondiale commence donc à être perçue par les Français. Les chiffres de l'enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages pour le mois d'avril montrent ainsi que, sur différents points importants, le moral des consommateurs s'améliore sensiblement. C'est le cas pour les perspectives d'évolution du niveau de vie en France, où le solde passe d'un mois sur l'autre de -28 à -22. Plus spectaculaire encore, les Français semblent être devenus nettement moins pessimistes quant à la situation de l'emploi: les anticipations en matière de chômage passent en un mois de 50 à 39. Les Français sont également plus confiants en ce qui concerne les perspectives d'évolution de leur situation financière personnelle, dont le solde passe de 1 à 4.Bien sûr, le contexte économique est encore trop confus pour que ce relatif optimisme soit sans mélange. Ainsi, les Français estiment à la fois que l'opportunité d'acheter et celle d'épargner sont en diminution... L'opportunité d'acheter, en particulier, se dégrade de -10 à -12, ce qui n'est pas une bonne nouvelle pour l'activité économique.Pour Nicolas Sarkozy, ce frémissement de la confiance des ménages est évidemment positif. Mais on est encore loin, bien entendu, d'un véritable retour à un optimisme franc et massif. Même s'ils sont orientés positivement, les soldes demeurent en effet encore fortement négatifs. Et les incertitudes actuelles en matière de conjoncture sont trop fortes pour que le moral des consommateurs se rétablisse durablement.En particulier, les nombreuses hausses de prélèvements envisagées - CSG pour la Sécurité sociale, contribution pour la dépendance, éventuellement cotisations Unedic - ne peuvent que freiner les éventuelles velléités de consommer qui tenteraient les Français.C'est donc toute la difficulté de la tâche du ministre de l'Economie: il lui va falloir rassurer les Français pour les inciter à moins épargner et à consommer davantage, tout en les convaincant que les différents déficits des régimes sociaux et de l'Etat sont sous contrôle. Une quadrature du cercle que Nicolas Sarkozy va tenter de résoudre lors de sa conférence de presse en fin de matinée.
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