Comme les industriels, les ménages français sont attentistes. Selon l'Insee, l'indicateur résumé d'opinion des ménages est passé de -23 en février à -22 en mars. Une amélioration à peine sensible qui montre que les consommateurs français ne savent pas réellement aujourd'hui de quoi l'avenir sera fait. Cette difficulté des ménages à décrypter leur situation actuelle se reflète dans la plupart des indicateurs, qui font preuve d'une remarquable stabilité. Ainsi, si les ménages français sont légèrement plus satisfaits de l'évolution passée de leur situation financière (avec un solde passant de -18 à -17), ils sont un peu plus sceptiques sur l'évolution passée du niveau de vie global en France (avec un solde se dégradant de -56 à -57). La même ambiguïté se retrouve concernant les perspectives d'évolution. Certes, désormais les ménages qui envisagent une amélioration de leur situation personnelle sont plus nombreux que les pessimistes (avec un solde passant de 0 à 1 en mars). Mais concernant le niveau de vie global en France, les ménages sont nettement plus pessimistes pour l'avenir, avec un solde d'opinion passant de -26 à -28. L'incertitude domine donc. Et cela même si certains pourraient se réjouir de la forte amélioration de cinq points en un mois (de -15 à -10) du solde d'"opportunité d'acheter" qui est de bon augure pour la consommation. Car là encore, ce phénomène est à tempérer par un signal nettement contradictoire: les Français estiment que le temps est aussi à l'épargne. Le solde "opportunité d'épargner" progresse de 8 points à 24 en mars. Cette situation s'explique clairement. Comme les industriels, les ménages ressentent quelques signes de reprise de l'économie. Mais ces signes sont loin d'être suffisants pour permettre aux ménages de retrouver un optimiste franc. La grande tâche de Nicolas Sarkozy, le nouveau ministre de l'Economie, affublé par Ernest-Antoine Seillère jeudi matin du surnom de "Zidane de la finance", sera de donner aux Français une confiance suffisante en l'avenir. Il s'y est d'ailleurs employé dès son entrée en fonction ce jeudi matin en déclarant que "tout sera fait pour la croissance et l'emploi".
Les ménages français dans l'expectative
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