Encore un mauvais cru pour le marché automobile français

Deuxième année consécutive de repli pour le marché automobile français. Les chiffres du mois de décembre publiés vendredi midi par le Comité français des constructeurs automobiles (CCFA) n'ont pas permis d'inverser la tendance. Au cours du dernier mois de 2003, les ventes de voitures neuves sont demeurées quasi stables, +0,6%. Résultat, sur l'ensemble de l'année, la baisse se monte à 6,3% avec 2,009 millions de voitures vendues. On est bien loin du record enregistré en 2001 avec 2,254 millions d'immatriculations.Tentant malgré tout de faire bonne figure, le CCFA souligne que les ventes se sont maintenues au-dessus du seuil symbolique des deux millions d'unités et que 2003 se maintient ainsi "dans la moyenne des douze dernières années".Comme à l'accoutumée, les performances des constructeurs sont contrastées. Ainsi chez les français: si Renault, dont les ventes ont progressé de 4% en décembre, a fait mieux que le marché en limitant sa baisse sur l'ensemble de l'année à 5,8%, il n'en est pas de même chez PSA Peugeot Citroën. Le groupe de Jean-Martin Folz a enregistré une chute de 18,6% de ses ventes en décembre et l'exercice 2003 se solde par recul de 9,7% par rapport à 2002. Ces différences de performances se sont traduites dans les cours des deux constructeurs durant l'année écoulée. En 2003, l'action Renault s'est octroyée une hausse de plus de 22%, PSA devant se contenter d'un gain d'un peu moins de 4%.Dans un contexte économique difficile - la croissance en France a été très maigre, de l'ordre de 0,2% en 2003 - les constructeurs français ont donc vu leur part de marché légèrement s'éroder à 59,6%, soit un point de moins qu'en 2002. Malgré tout, les huit modèles les plus vendus dans l'hexagone durant l'année écoulée sont français. L'année 2003 a été caractérisée par une très forte poussée des constructeurs asiatiques. Chez les groupes japonais, Toyota a augmenté ses ventes de 11,7% en 2003 et Nissan de 32,3%, tandis que le sud-coréen Huyndai a progressé de 24,5%. Cumulées les ventes de ces trois contructeurs donnent une part de marché de 6,7%. A lui seul, Toyota (marques Toyota et Lexus) affiche une part de marché de 3,6% soit aussi bien que l'italien Fiat en perte de vitesse (-0,5 point par rapport à 2003).Pour ce qui est de l'année qui s'ouvre, les experts demeurent prudents estimant qu'en 2004, le rebond du marché devrait être très limité, de l'ordre de 1% selon l'Observatoire de l'Automobile. Pour tenter de réveiller l'appétit des acheteurs, les constructeurs vont jouer la carte des nouveaux modèles. Rien qu'en 2003, 20% de l'offre des constructeurs a été renouvelée et pour certaines voitures, ces lancements ne joueront à plein qu'en 2004. C'est le cas notamment de la Fiat Panda ou de la Golf V. L'année prochaine, d'autres modèles devraient venir aiguiser la demande, notamment chez Peugeot dans deux gammes différentes avec la 407 au premier semestre et la 107 au deuxième. Ceci étant, dans un contexte de faiblesse économique et de chômage élevé, l'argumentaire de vente risque de reléguer au second plan les questions d'innovation au profit de la question des prix. Et comme c'est le cas depuis le mois de septembre, on pourrait voir les constructeurs multiplier les opérations promotionnelles afin de soutenir leurs ventes.
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