Le chômage repart à la hausse

Plus 0,5% sur un mois, plus 6% sur an: les statistiques du chômage délivrées vendredi matin par le ministère du Travail n'ont rien de particulièrement réjouissant. La légère embellie enregistrée en novembre, à savoir une baisse de 0,2% du nombre de demandeurs d'emplois, ne s'est pas reproduite. En décembre, 11.000 chômeurs de plus ont été enregistrés par les services de l'ANPE, soit une hausse de 0,5% par rapport à novembre. Le taux de chômage au sens du BIT grimpe de 0,1 point à 9,7%, son plus haut niveau depuis avril 2000.L'année 2003 marque une accélération de la détérioration du marché de l'emploi. En effet, l'année écoulée a vu 137.900 nouveaux chômeurs (+6% entre décembre 2002 et décembre 2003) grossir les rangs des demandeurs d'emplois, contre 100.000 en 2002. Parallèlement, le nombre de créations d'emplois. Après une baisse de 0,3% au 1er trimestre et une stagnation au deuxième, l'emploi salarié dans le secteur concurrentiel a diminué de 0,1% au troisième trimestre 2003. Les chiffres définitifs pour 2003 ne seront connus qu'en mars. Cette dégradation s'explique évidemment par la faiblesse de la conjoncture en France: la croissance en 2003 devrait être à peine supérieure à zéro.C'est dans ce contexte que le président de la République a fait de la lutte contre le chômage une priorité pour 2004. Dans la foulée, le gouvernement a lancé l'élaboration d'une "loi de mobilisation" pour l'emploi qui devrait être soumise aux députés en juin prochain.Dans les rangs des économistes, on demeure prudent. Au moins à court terme, le marché de l'emploi ne devrait pas montrer de signes de redressement significatif, Laure Maillard chez CDC-Ixis estime que le taux de chômage devrait monter jusqu'à 9,9% dans le courant de l'année. Un pronostic partagé par Nicolas Claquin chez HSBC CCF. Selon lui, "il ne faut pas attendre d'amélioration du marché de l'emploi avant le deuxième semestre". Il justifie ce scénario par le fait que "les entreprises attendent des garanties sur la solidité de la reprise avant d'embaucher à nouveau et elles sont encore dans une phase d'ajustement de leurs coûts". Un peu plus optimiste, Phillippe Brossard (Euler Hermes) considère que le taux de chômage devrait plafonner à 9,7% jusqu'à la fin du premier semestre de cette année car "la croissance semble suffisante pour stabiliser le chômage". Dans ses prévisions officielles, le gouvernement table pour 2004 sur une progression du rythme de l'activité de 1,7%.
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