Chirac encadre la poursuite de la baisse des impôts

Consacrée à l'élargissement de l'Union européenne (lire ci-dessous), la conférence de presse donnée en fin de matinée par Jacques Chirac a également été l'occasion pour le chef de l'Etat de répondre à certaines questions concernant l'actualité française, en particulier économique. Jacques Chirac a d'une part renouvelé son soutien au Premier ministre et à l'action du gouvernement. "Dans le contexte nouveau que nous allons connaître, c'est-à-dire celui de la reprise de la croissance, j'ai eu l'occasion de dire (au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin) quels étaient nos objectifs, nos priorités, notamment celles qui touchent à la cohésion nationale, à la cohésion sociale, à l'emploi", a ainsi affirmé le Président de la République, jugeant que l'emploi devrait "prendre le train de la croissance". "Je fais confiance au gouvernement pour poursuivre avec fermeté cette politique", a-t-il ajouté.Interrogé sur la difficulté que le gouvernement pourrait avoir à tenir ce cap alors même qu'il est confronté à une nette dégradation des finances de l'Etat, le président de la République a répété que "la priorité doit être clairement réaffirmée pour l'emploi et la cohésion sociale". Néanmoins Jacques Chirac a également évoqué la "réduction nécessaire de nos déficits publics [de l'Etat et des organismes sociaux]". "Cet objectif suppose la stabilité des dépenses de l'Etat". Le président a néanmoins insisté sur le fait que, selon lui, les gels de crédits annoncés par le ministre de l'Economie ne remettent pas en cause les priorités sociales du gouvernement. Dans ce contexte, la poursuite "et les modalités" de la baisse des impôts dépendront de la manière dont la politique du gouvernement parviendra à assurer la cohésion sociale, à contenir les déficits publics et plus largement de la croissance. Le chef de l'Etat a néanmoins fait preuve d'un certain optimisme, notant que la "croissance repart".Ces questions relatives à l'état des finances publiques françaises ont évidemment été mises à profit pour entendre le chef de l'Etat sur sa position quant à la contribution française au budget européen. Jacques Chirac a estimé qu' "on ne peut imposer la rigueur aux Etats (de l'Union Européenne, ndlr) et leur imposer parallèllement une hausse excessive de leur contribution à l'Union". "Vous avez observé que six pays parmi les quinze, dont la France, ont signé une lettre au président de la Commission pour indiquer qu'ils considéraient que la Commission avait été excessive en ce qui concerne le budget et qu'il fallait se limiter à 1%", a-t-il déclaré. "On ne peut pas, notamment dans les périodes de croissance faible, dans lesquelles nous vivons depuis deux ans, on ne peut à la fois imposer à tous les Etats une rigueur budgétaire forte et, que la même institution, leur demande une augmentation importante de leurs dépenses budgétaires". "Ce n'est pas cohérent (...) Je fais partie de ceux qui demandent que chacun fasse un effort et qu'on se limite à 1% pour ce qui concerne le budget de l'Union" a-t-il précisé.Il est urgent d'attendre. Le chef de l'Etat, qui a salué dans l'élargissement de l'Union européenne à 10 nouveaux pays "une étape majeure", a tenu à apaiser les débats apparus ici ou là sur la manière dont la France pourrait être amenée à approuver la future Constitution européenne. Rappelant qu'il existait deux procédures en France pour ratifier un traité, "la procédure parlementaire et la procédure du référendum", il a considéré qu'il était "prématuré de trancher en faveur de l'une ou l'autre option". Il est de son point de vue plus important de finaliser le projet, ce qui, selon lui, pourrait être fait dès le sommet européen des 17 et 18 juin. L'attente pourrait être aussi le maître mot pour la Turquie. Si le chef de l'Etat a affirmé "la conviction profonde" que la Turquie doit entrer dans l'Union européenne, il a également souligné que cela n'était pas possible aujourd'hui. Une éventuelle adhésion de la Turquie pourrait s'inscrire dans une perspective de 10 à 15 ans, a estimé le chef de l'Etat.
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