Croissance en demi-teinte en France au premier trimestre 2004

Le retour à l'enthousiasme sans borne n'est pas pour tout de suite... Car si les chiffres définitifs publiés par l'Insee présentent une progression du PIB de 0,8% au premier trimestre 2004 par rapport au trimestre précédent, la reprise, quant à elle, semble fragile."Ce chiffre est certes une confirmation de ce qui avait été annoncé, mais il reflète toutefois plusieurs déceptions", confirme à latribune.fr Laure Maillard, économiste zone euro chez CDC Ixis-CM. Tout d'abord sur la consommation. Celle-ci reste certes dynamique avec une progression de 0,9% au premier trimestre, mais les économistes espéraient mieux, alors que la précédente estimation de l'Insee portait sur une hausse des dépenses de 1,1%. Ensuite, les raisons de cette progression sont liées principalement à la baisse du taux d'épargne. Celui-ci est passé de 15,7% à 15,2% en un trimestre, aidant en outre à la croissance des investissements des ménages. Ce dernier indicateur a progressé de 0,8% au premier trimestre 2004 par rapport au dernier trimestre de l'année dernière. Au quatrième trimestre 2003, les investissements des ménages n'avaient progressé que de 0,5%.Autre signe de timidité de la reprise économique: l'investissement des entreprises non financières n'a progressé que de 0,8% au premier trimestre, marquant un peu le pas par rapport au dernier trimestre 2003, qui affichait une hausse de 0,9%. "Cela signifie que nous aurons une croissance sans emploi", explique Laure Maillard. D'autant que la rentabilité des entreprises non financières reste sous pression: leur taux d'autofinancement a en effet baissé de 1,03% au premier trimestre par rapport au quatrième trimestre 2003. Ce qui remet en cause leur capacité à créer de l'emploi et fragilise la reprise...La fragilité économique se ressent également avec le retard pris par la France en termes de commerce extérieur. Les exportations n'ont en effet progressé que de 0,6% par rapport au dernier trimestre 2003, tandis que les importations croissaient de 1%. Une progression qui reste modeste par rapport à d'autres pays: l'Allemagne, par exemple, a enregistré une croissance des exportations de 4% sur la même période..."Tous ces éléments ne remettent pas en cause la prévision de croissance de 2,3% sur l'ensemble de l'année", estime Laure Maillard, qui table davantage sur une croissance de 2,1%. "Mais la France n'est pas encore tout à fait sortie d'affaires", conclut l'économiste.
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