Réactions mitigées au projet de réforme de la Sécu

Peu d'enthousiasme, mais des critiques qui restent pour l'instant mesurées. Après l'annonce par Philippe Douste-Blazy des grandes lignes de son projet pour réduire le déficit de la Sécurité sociale (9 à 10 milliards d'euros d'économies, 4 à 5 milliards d'euros de recettes nouvelles), plusieurs acteurs concernés par la réforme (syndicats, médecins, patronat) ont estimé que celle-ci serait peu efficace, ou ont critiqué les remèdes annoncés. Toutefois, les manifestations d'hostilité sont sans commune mesure avec celles qui avaient suivi la réforme des retraites.Pour le socialiste Claude Evin, ancien ministre de la Santé et président de la Fédération hospitalière de France, les propositions de Philippe Douste-Blazy pour l'assurance maladie représentent un "saupoudrage de mesures" et ne sont "pas à la hauteur des enjeux". Le député de Loire-Atlantique a estimé qu'il n'y a pas de "ligne directrice" dans cette réforme. Il réclame "une meilleure organisation de l'offre de soins". Le PS dira "non à ce plan, c'est évident", a indiqué Claude Evin.La CFDT juge que le ministre de la Santé a passé hier soir "100 minutes sans convaincre" et déplore que "l'essentiel des mesures annoncées visent principalement les assurés". Si la confédération "approuve" le principe d'un dossier médical partagé, elle indique qu'elle "reste sur sa faim" sur d'autres actions visant à améliorer le système de soins en France. Elle estime notamment qu' "à partir d'une bonne idée - le parcours de soins entre généraliste et spécialiste -, le ministre a fait une proposition dangereuse qui peut aboutir à une médecine à deux vitesses". La CGT est encore plus critique. Bernard Thibault a en effet estimé qu'on allait "vers un service minimum de la Sécurité sociale". "On est sur une démarche gestionnaire à court terme", a déploré le secrétaire général de la CGT, expliquant qu'on n'avait "en aucun cas" affaire à "des mesures qui peuvent permettre de pérenniser, de consolider la Sécurité sociale". Sans appeler à une grève massive, le leader cégétiste a déclaré qu'il "ne regrette pas" son appel à une journée de manifestations, le 5 juin, aux côtés de l'Unsa, de la FSU et du G10. Enfin, la Fédération générale des retraités de la fonction publique (FGR-FP) a déploré l'annonce d'un relèvement de 0,4 point de la CSG pour les retraités imposables (de 6,2% à 6,6%), censée rapporter environ 550 millions d'euros.Du côté des réactions positives, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a affiché une certaine satisfaction: "ce qu'il a annoncé tranche avec les plans précédents. Pour une fois on ne tape pas à bras raccourcis sur les médecins. On essaie de faire la réforme avec eux, et non contre eux. " Le Syndicat des médecins libéraux (SML) s'est de son côté félicité de ce que plusieurs propositions qu'il avait formulées, comme le dossier médical informatisé, aient été retenues par le ministre de la Santé.Les syndicats retrouvent mardi et mercredi le ministre de la Santé pour une troisième série de "négociations" bilatérales sur ce dossier. Initialement prévue pour le 20 mai, la présentation du projet gouvernemental au Conseil d'Etat pourrait être repoussée à la semaine prochaine. Mardi, le ministre de la Santé a déclaré qu'il sentait "une volonté commune du gouvernement et des partenaires sociaux pour "sauver l'assurance maladie".
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