Schneider Electric résiste, malgré le dollar faible

A quelque chose malheur est bon. C'est ce que doit penser aujourd'hui Henri Lachmann, le président de Schneider Electric. Son groupe a en effet déjoué toutes les attentes des analystes en présentant un bénéfice net en hausse de 2,6% sur l'année 2003 à 433 millions d'euros. Le consensus calculé par Reuters tablait, lui, sur une baisse de 8,5% de ce même résultat net. Mais cette "divine surprise" est en grande partie due à un crédit d'impôt accordé au groupe en raison de la cession de Legrand. Rappelons qu'en 2001, Legrand et Schneider avaient fusionné, puis avaient dû divorcer en 2002, en raison du veto de la Commission européenne. Ce "coup de pouce" fiscal n'est pourtant pas la seule bonne nouvelle de la journée. Le résultat d'exploitation baisse ainsi moins que prévu. Alors que le consensus Reuters s'attendait à un recul de 5,5%, ce dernier n'est que de 3% à 1,01 milliard d'euros. Du coup, la marge opérationnelle est stable à 11,5%. Et encore, ces baisses sont en grande partie le résultat de l'affaiblissement du billet vert. La forte dynamique de Schneider aux Etats-Unis l'a en effet rendu fort sensible aux variations de change. Pour preuve, le chiffre d'affaires de Schneider baisse en 2003 de 3% sur un an à 8,78 milliards d'euros. Mais l'effet dollar a joué pour 682 millions d'euros. Compte tenu des acquisitions, du groupe, la croissance organique de Schneider s'établit à +1,4%. Et comme le groupe ne facture que fort peu de ses coûts en dollars, sa rentabilité est également affectée par la hausse de l'euro: à taux de change et périmètre constants, la marge oéprationnelle atteint en effet un niveau record de 13%. Schneider a donc fait mieux que se défendre dans cet environnement délicat. La clé de ce succès repose d'abord sur l'amélioration de la productivité et la baisse des coûts. Selon le communiqué du groupe, 195 millions d'euros de gains de productivité brute ont été réalisés en 2003 et la marge brute s'améliore d'un point sur l'ensemble de l'année. Et Henri Lachmann est optimiste pour l'année en cours. "Nous sommes particulièrement bien placés pour bénéficier de la reprise économique mondiale", a-t-il estimé.Désormais, chacun observe le comportement de Schneider face à d'éventuelles acquisitions. Selon Fabrice Théveneau, analyste chez Société Générale, le groupe pourrait dépenser 5 milliards d'euros cette année pour faire "son marché". Schneider, de son côté, confirme qu'il poursuivra "sa politique d'acquisitions ciblée et rigoureuse". Par ailleurs, la politique de gestion rigoureuse des coûts se poursuit. Le groupe a annoncé qu'il comptait "supprimer des centaines d'emplois en France et en Europe" au cours des deux prochaines années. On savait déjà que 620 emplois étaient menacés en France en 2004.En attendant, Schneider soigne ses actionnaires. Déjà ravis sans doute par la hausse de 34% de l'action en 2003, ils pourront se féliciter de l'augmentation de 10% du dividende proposée par le groupe. Et encore plus du lancement du programme de rachat d'actions pouvant aller jusqu'à 5% du capital.A Paris, le titre gagnait en fin de séance 0,37%.
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