Les banques de Wall Street savent se montrer généreuses... avec les candidats à la présidence

"Les banques ne peuvent pas se permettre de ne pas donner à George Bush", déclarait récemment un banquier américain. Et s'il y a quelques mois encore, la victoire du président sortant ne faisait aucun doute - au point d'ailleurs que certains contributeurs ne voient pas l'intérêt de dépenser de l'argent - les choses ont désormais changé. Compte tenu des sondages en baisse du président, il y a urgence. Et les banques ne se font pas prier pour mettre au pot. Merrill Lynch a été la plus généreuse jusqu'à présent, ses salariés donnant 422.200 dollars à la campagne républicaine. Viennent ensuite UBS, avec 331.750 dollars, puis Goldman Sachs, avec 256.725 dollars, Lehman Bros (203.500 dollars), Bear Stearns (180.000 dollars), Morgan Stanley (156.750 dollars) et enfin Citigroup avec 146.350 dollars. L'enjeu, pour les banques, va au delà de la politique : il s'agit de business. Car elles profiteraient, directement ou indirectement, du programme du président. George Bush veut rendre permanentes les réductions d'impôts consenties à titre temporaire par le Congrès: cela ne pourrait que doper, comme cela a été le cas pour les premiers cadeaux fiscaux, la consommation et la Bourse. Et donc les activités bancaires. Le président veut privatiser partiellement la caisse de retraite fédérale: les banques espèrent gérer la manne qui leur arriverait des futurs retraités. Et bien sûr, elles ne voudraient pas voir certaines autres mesures, telles que les réductions d'impôts sur les dividendes versés par les entreprises aux actionnaires, remises en question. Car là aussi, cela pèserait sur Wall Street et sur les activités financières. Cela dit, tous les banquiers de Wall Street ne roulent pas pour les républicains. Certains, très en vue, sont en faveur des démocrates. Ainsi, Jon Corzine, sénateur démocrate du New Jersey et ancien président de Goldman Sachs, appuie John Kerry, le candidat démocrate. Il n'est pas le seul. Richard Bernstein, chef stratège chez Merrill Lynch, Derek Kaufman, l'un des dirigeants de J.P. Morgan, et David Anderson, le patron des activités de fusions et acquisitions pour l'Asie au Crédit Suisse First Boston, ont tous versé leur écot dans les coffres de John Kerry, pour un montant total de 30.200 dollars pour le seul mois de janvier dernier. Mais il reste encore du chemin à faire à Kerry pour convaincre Wall Street. En janvier, George Bush a obtenu pas moins de 112.975 dollars de la part de 96 cadres supérieurs de 10 banques de Wall Street.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.