Dépendance pétrolière

Les marchés diront aujourd'hui dans quelle mesure le message a porté. On sait qu'il intervient - ce n'est sans doute pas un hasard - à un moment de très grande nervosité : à New York, le baril du brut a bondi de 40% en un an. A 41,85 dollars le 17 mai, le baril y a établi un nouveau record sur les marchés à terme. Le pétrole cher n'est plus un danger pour l'économie mondiale, c'est une réalité.Une réalité coûteuse. L'OCDE, le FMI et l'Agence Internationale de l'Energie ont fait travailler ensemble leurs experts pour aboutir à la conclusion qu'une hausse de 10 dollars du cours du baril, de 25 à 35 dollars, entraînerait une chute de 0,4% du PIB de l'OCDE (la chute serait de 0,5% pour la zone euro, de 0,3% pour les Etats-Unis, servis par une production locale plus abondante). Une fois la barre des 40 dollars durablement franchie, l'impact sur la croissance serait ainsi de 0,6% en moyenne pour les pays développés, voire davantage.La dépendance pétrolière occidentale s'est pourtant très fortement réduite. Pour produire un dollar de PIB, les Etats-Unis utilisent ainsi aujourd'hui une quantité de pétrole de 55% moins importante que celle requise en 1977.Mais croire que la vulnérabilité a diminué d'autant serait une erreur. Car cette marche vers l'indépendance énergétique s'est effectuée de manière très inégale : aujourd'hui encore, les transports, dont on sait l'importance cruciale pour l'économie, sont entièrement dépendants du pétrole. Ils expliquent à eux seuls pourquoi l'Union Européenne devra importer 85% de son pétrole d'ici 2020.Après l'horreur de Khobar, les infrastructures pétrolières saoudiennes sont intactes et l'OPEP a assuré hier pouvoir produire trois millions de barils supplémentaires par jour.On peut choisir de s'accrocher à l'une et l'autre affirmations, tant qu'elle seront d'actualité. Ou entamer enfin une politique durable et systématique de réduction de la dépendance pétrolière, en commençant par les transports.
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