Une politique de recherche qui manque de clarté

Pour les sages de la rue Cambon, ce problème de gouvernance ne permet pas aux organismes de recherche et aux chercheurs de "prendre une place dans le nouvel espace européen de la recherche" défini par l'objectif de Lisbonne des 3% du PIB pour la recherche d'ici 2010, et adopté par les gouvernements européens.Illustration de cette incompréhension : la controverse sur les chiffres qui a poussé d'ailleurs Claudie Haigneré à créer une mission pour y voir plus clair. La Cour des comptes renvoie dos à dos les deux parties. "La thésaurisation des crédits par les équipes de recherche inquiètes pour leur avenir et la réduction des crédits budgétaires destinée à assécher des réserves jugées disproportionnées au regard de la finance publique sont le reflet d'une crise de confiance". L'Inspection générale des finances (IGF), dans un rapport récent sur la gestion du CNRS, se demande d'ailleurs, à cette occasion, si l'argent est bien dépensé tout en admettant que la recherche est difficilement programmable. La faute à qui? A une évolution fréquente des structures de recherche qui ne correspond plus à la réalité actuelle, répond la Cour. Mais aussi à un problème d'information, d'évaluation et de pilotage budgétaire. Autre défi pointé par les Rapporteurs: l'âge moyen des chercheurs (47 ans). Il est le plus élevé d'Europe. Les départs massifs en retraite (entre 2005 et 2012, environ 50% des chercheurs quitteront leur poste) constituent, selon eux, un enjeu important dont il n'apparaît pas que les moyens de le relever soient réunis. "Il est aussi préoccupant d'observer que manquent les dispositifs assurant efficacement l'orientation vers la recherche des jeunes thésards et leur accueil ../.. alors que l'on constate une désaffection pour les études scientifiques". La Cour s'interroge aussi sur les conséquences pour les chercheurs de leur statut de fonctionnaires. Recrutements trop lourds, manque de mobilité, contraintes liées à la garantie de l'emploi : "Il n'est pas établi qu'il soit de bonne gestion de prévoir que tous doivent ensuite exercer leur travail de recherche dans les EPST". Pour les auditeurs, la perspective du renouvellement du potentiel scientifique devrait permettre d'envisager une variété d'offres d'emplois. A propos du Commissariat à l'énergie atomique, le collège des sages met en évidence l'inopportunité de ses investissements dans de grands équipements qui risquent de compromettre l'avenir financier de l'établissement. Il remarque au passage qu'aucune mission d'audit n'a été diligentée.
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