Douste-Blazy prêt à retoucher sa réforme de l'assurance maladie

Le ministre de la Santé n'a pas dit son dernier mot. Face à l'opposition des syndicats, qui accusent le gouvernement de cibler tous les efforts sur les assurés, Philippe Douste-Blazy souhaite que son projet de réforme de la Sécurité sociale soit amélioré lors de l'examen de texte au Parlement.Le principal ajout évoqué ce matin par le ministre à l'occasion d'une conférence de presse est l'instauration d'une aide à l'acquisition d'une complémentaire santé. D'un "montant moyen qui pourrait être de 150 euros par personne", cet aide pourrait concerner les quelque deux millions de personnes actuellement sans couverture complémentaire. Une aide directe interviendrait en 2005, un crédit d'impôt serait ensuite mise en place en 2006.Selon Philippe Douste-Blazy, cette disposition s'appliquerait aux personnes disposant de revenus "allant jusqu'à 15% au-dessus du plafond d'accès à la Couverture médicale universelle" (CMU, 566,50 euros mensuels pour une personne seule). Le ministre a précisé que cette amélioration serait ajoutée sous forme "d'amendement du gouvernement" au projet de loi de réforme de l'assurance maladie lors de son examen au Parlement. Autre changement envisagé: les femmes enceintes devraient, à l'instar des enfants et des bénéficiaires de la CMU, être exonérées de la franchise d'un euro sur chaque acte médical. Pour les autres assurés, cette franchise pourrait d'ailleurs être plafonnée sur l'année "si les députés le veulent", de façon à ne pas pénaliser les personnes très malades.Avec ces propositions, le gouvernement accorde quelques concessions aux syndicats, unanimement hostiles au projet de réforme. Mais la relativement faible mobilisation observée lors de la journée d'action de samedi dernier laisse a priori les coudées franches au ministre de la Santé pour mener à bien son projet de réforme (lire ci-contre).Le président de la Mutualité française, Jean-Pierre Davant, a qualifié de mesure "intelligente" l'aide à l'acquisition d'une complémentaire santé pour les personnes modestes. De son côté, le syndicat FSU a estimé qu'il fallait que le mouvement syndical amplifie la mobilisation, au besoin au moyen de "la grève".
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