Le prix de l'essence, une addition salée pour George Bush

La psychologie des électeurs américains semble être, ces temps-ci, à l'image de celle, parfois, des opérateurs sur les marchés : ils ont décidé de ne retenir que les mauvaises nouvelles. Et celles concernant le prix du pétrole et de l'essence viennent en tête. Alors que le prix du gallon (3,785 litres) d'essence a maintenant dépassé 2 dollars, soit une hausse de 36% sur un an, les automobilistes font leurs comptes. Selon ceux de John Kerry, le candidat démocrate à la présidentielle de novembre prochain, la hausse du prix de l'essence coûterait en moyenne 593 dollars par an à chaque ménage américain. De quoi grever un budget déjà entamé par d'autres augmentations. Le prix du lait est ainsi en progression de 4,9% sur les douze derniers mois. Les frais de santé ont grimpé de 4,7%, le prix des hôtels de 8,8% et celui des frais de scolarité de 7,4%. Bref, les réductions d'impôts de l'an dernier, pour ceux qui en ont profité, paraissent bien loin. Pis, alors que les entreprises ont enregistré une hausse de leurs bénéfices de 32% sur un an, les salaires, défalqués de l'inflation, n'ont progressé que de 0,5%. Pas étonnant, dans ces conditions, que malgré les bonnes nouvelles sur la croissance du PIB - révisée la semaine dernière à la hausse, avec une progression de 4,4% au premier trimestre - ou sur les créations d'emplois (635.000 postes créés sur mars et avril, du jamais vu depuis début 2000), les Américains fassent la tête. Car tous les jours, en prenant leur voiture, ils se rendent compte que leur pouvoir d'achat baisse. Et ils semblent maintenant blâmer le président Bush, qui ne cesse de perdre du terrain dans les sondages. Il est vrai qu'entre la violence en Irak et les attentats en Arabie Saoudite, une "prime de risque" de l'ordre de 8 dollars est intégrée dans le prix du brut, ce qui renchérit d'autant le prix de l'essence à la pompe. Bref, les électeurs, qui craignaient, avant l'offensive en Irak, que cette guerre ne pèse sur l'économie, s'aperçoivent, plus d'un an après, que c'est effectivement le cas. Reste à savoir maintenant s'ils feront toujours porter le chapeau au président en novembre prochain.
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