Le baril de pétrole atteint le seuil des 40 dollars

C'est fait: la barre des 40 dollars le baril a été atteinte vendredi matin à New York en début de séance. Poursuivant la vive hausse engagée ces derniers jours, le brut se retrouve ainsi à un sommet qu'il n'avait plus atteint depuis près de quatorze ans.Peu après l'ouverture des marchés, le prix du baril de brut pour livraison en juin s'est établi à 40 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), en hausse de 63 cents par rapport à la veille. Il se retrouvait ainsi à deux doigts de son record historique du 11 octobre 1990, lorsqu'il avait clôturé à 40,42 dollars. Le monde était alors sous le choc de l'invasion du Koweit par l'Irak, et dans l'attente du déclenchement de la première guerre du Golfe.Simultanément, le baril de Brent s'est échangé sur le marché londonien jusqu'à 37,18 dollars, en hausse de 65 cents. Les cours sont ensuite quelque peu retombés, tant à Londres qu'à New York.Comme ces derniers jours, c'est une large conjonction de facteurs, plutôt qu'une raison unique, qui motive cette flambée des cours. En premier lieu viennent les tensions au Moyen-Orient, avec les attentats en Arabie saoudite et la gravité de la situation en Irak. Les menaces proférées par Ben Laden ne contribuent pas à calmer les marchés, où la crainte d'actes terroristes capables de déstabiliser durablement les approvisionnements est vive.La situation du marché intérieur américain est également préoccupante. Aves l'arrivée des beaux jours, les Américains vont prendre le volant et la consommation d'essence va augmenter sérieusement. Or, les stocks domestiques sont nettement inférieurs à la normale. D'où la perspective d'une forte tension sur la demande d'essence.A cela s'ajoutent des facteurs comme la demande croissante de pétrole par la Chine, liée à son développement économique accéléré.Dans ce contexte, les pays producteurs ne semblent pas vouloir intervenir pour faire retomber la fièvre. L'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole estime clairement que sa politique de contrôle de l'offre n'est pour rien dans les tensions actuelles sur les prix. "Les événements qui affectent le marché mondial du pétrole sont vraiment hors du contrôle de l'Opep", a ainsi affirmé vendredi le président de l'organisation, Purnomo Yusgiantoro.Dès lors, et même si les pays de l'Opep se réunissent le 3 juin à Beyrouth, le marché ne peut attendre d'eux une décision susceptible de faire durablement retomber les prix. Du coup, ne voyant que des raisons de monter, les prix poursuivent leur course ascendante.
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