L'économie japonaise a mis le turbo en fin d'année

Plus fort que les Etats-Unis. Au quatrième trimestre de 2003, l'économie japonaise a affiché une croissance de 7% en rythme annualisé, surclassant la première économie mondiale qui avait enregistré pour sa part une hausse de son produit intérieur brut de 4%. Sur l'ensemble de l'année 2003, la croissance nipponne s'est établie à 2,7%, illustrant la vigueur d'une économie qui en 2002 était encore en récession avec un PIB qui s'était contracté de 0,4%.Le redémarrage de l'économie japonaise repose principalement sur les exportations (+4,2% au quatrième trimestre): la demande adressée par les Etats-Unis et la Chine a considérablement dopé une machine japonaise où la consommation privée, en hausse certes de 0,8% au quatrième trimestre, n'aurait pas permis seule une telle performance. La forte demande extérieure a en outre permis une nette progression des dépenses d'investissements des entreprises (+5,1%). Dans ce contexte, on comprend mieux la volonté des autorités japonaises de freiner dans la mesure du possible la hausse du yen. La monnaie nipponne s'est tout de même appréciée de 10% par rapport au billet vert l'an dernier et ce malgré une action très agressive de la Banque du Japon. La BOJ a en effet dépensé l'an dernier plus de 27.000 milliards de yens (256 milliards de dollars) pour défendre sa devise.Une stratégie que la Banque du Japon ne semble pas décidée à abandonner et ce malgré les bonnes performances affichées par le pays. Le vice-gouverneur de la BOJ vient une fois encore de mettre en garde les milieux d'affaires considérant qu'une "forte appréciation du yen contre le dollar serait un grand risque pour l'économie nipponne". Des paroles suivies d'actes puisque ce matin, selon certains courtiers, les autorités monétaires japonaises seraient intervenues à nouveau sur le marché des changes. Vers 10 heures, le yen est stable à un dollar pour 105,5 yens.Si la BOJ ne veut pas voir le moteur des exportations s'étouffer, c'est que, par ailleurs, l'économie japonaise continue de démontrer certaines faiblessses et notamment la persistance de la déflation. Les prix à la consommation ont reculé (-0,3%) pour la quatrième année consécutive en 2003. Enfin, contrairement aux grands exportateurs que sont les constructeurs automobiles ou entreprises d'électronique par exemple, les entreprises de taille plus modeste ne perçoivent pas encore de véritable rebond de leur activité. Ainsi, les experts estiment que la croissance japonaise au premier trimestre 2004 pourrait ralentir.
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