Boulimie chinoise

Par latribune.fr  |   |  310  mots
La croissance chinoise demeure frénétique : de l'ordre de 9% en rythme annuel pour le premier semestre de l'année. Pour l'alimenter, la République populaire est contrainte à des importations de plus en plus massives. Au premier trimestre, sa demande de pétrole a bondi de 18% - elle consomme près d'un million de barils de plus... par jour qu'un an plus tôt. Mieux : d'ici à 2030, la Chine absorbera à elle seule la moitié de la demande supplémentaire de charbon.Métaux, minerais, produits agricoles : la future première économie mondiale ne paraît jamais en avoir assez. Et cet appétit croissant ne sera pas sans conséquence sur l'économie mondiale. L'indice CRD qui agrège 17 matières premières est à son plus haut niveau depuis vingt ans. L'indice LMEX, qui mesure à Londres le prix moyen des métaux non ferreux, a bondi de 63% en un an. En d'autres termes, le monde entier paie les factures chinoises.A en juger par les chiffres retraçant l'activité du premier trimestre, cet engrenage n'est pas près de s'arrêter. En rythme annuel, les exportations ont progressé de 34%. Mais les importations ont pendant la même période gagné... plus de 42%.La boulimie chinoise a produit pour les autorités de Pékin une double obsession. La première est de maîtriser la croissance. L'objectif est de ne pas la laisser dépasser 7% en 2004. A en juger par le début d'année, le pari n'est pas gagné d'avance.La seconde obsession est de "sécuriser" les approvisionnements en énergie : des relations avec le monde arabe et la Russie à la récente tournée du président Hu Jintao en Afrique en passant par une compétition de plus en plus vive avec le Japon, la diplomatie chinoise est de plus en plus soumise aux besoins de l'économie.