Paris récolte les premiers fruits de la visite du président chinois

Au deuxième jour de la visite d'Etat du président chinois en France, les relations entre Paris et Pékin semblent au beau fixe. Hu Jintao a reçu de la part de son homologue français un certain nombre d'assurances qui l'ont sans doute comblé d'aise. Jacques Chirac a d'une part accentué sa condamnation de la volonté de Taiwan d'organiser le 20 mars prochain un référendum, considéré par la Chine comme un pas inacceptable vers l'indépendance. Jacques Chirac a jugé cette initiative comme "agressive" et "irresponsable". Le président français, qui avait réaffirmé hier l'attachement de Paris à "l'unicité de la Chine", a indiqué que la France s'opposait "formellement à l'indépendance de Taïwan et à toute initiative, telle que le référendum, qui y conduirait". Ces déclarations ont vraisemblablement réjoui Hu Jintao, venu chercher en Europe des condamnations de l'attitude de Taiwan après avoir déjà obtenu des Etats-Unis qu'ils lâchent au moins partiellement leur allié traditionnel.Le président chinois a également obtenu du locataire de l'Elysée qu'il réclame la levée de l'embargo sur les livraisons d'armes européennes à la Chine. Cet embargo, instauré après la sanglante répression ayant suivi les événements de la place de Tiananmen, "n'a plus aucun sens aujourd'hui". A l'heure actuelle, la Chine dépend d'un seul fournisseur, à savoir la Russie. Enfin, sur la question sensible des droits de l'homme, la France et la Chine, qui ont paraphé une déclaration de six pages à l'occasion du 40ème anniversaire des relations diplomatiques entre Paris et Pékin, estiment que le respect de ces droits "est une des conditions nécessaires au développement harmonieux de tout pays". Pour de nombreux députés, l'attitude plus que conciliante du gouvernement français envers les autorités chinoises n'est pas acceptable en l'état actuel des droits de l'homme dans ce pays. C'est pourquoi certains d'entre eux ont annoncé leur intention de boycotter le discours que doit prononcer le président chinois à l'Assemblée nationale.Ces députés estiment que la France sacrifie la défense des droits de l'homme aux intérêts économiques. A l'occasion de la visite du président chinois, Paris espère en effet voir les entreprises françaises décrocher de nouveaux contrats. Ce voeu a déjà été exaucé pour Airbus. Le président Hu Jintao a en effet annoncé que le constructeur européen et la compagnie chinoise Southern Airlines s'étaient mis d'accord tout récemment pour l'achat de 21 Airbus. Selon le groupe européen, il s'agirait d'A320. Airbus, qui ambitionne à terme de vendre plus de 800 appareils à la Chine, avait déjà annoncé à la mi-janvier avoir enregistré une commande pour 8 avions de la part d'Air China. Outre ces commandes dans l'aéronautique, la France voudrait bien aussi voir se concrétiser des contrats pour l'équipement d'une ligne ferroviaire TGV entre Pékin et Shangai, mais aussi un contrat pour quatre centrales nucléaires.
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