Les cours du pétrole restent à des sommets

Les tensions sur les prix du pétrole ne semblent pas à la veille de s'apaiser. La demande est en effet là et bien là, comme l'a confirmé mercredi matin l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Cette dernière à revu en hausse de 330.000 barils par jour sa prévision de demande pour 2004, la portant à 80,6 millions de barils par jour (mbj), soit une hausse de 2,4% par rapport à 2003. Cette différence d'une année sur l'autre devrait être la plus importante enregistrée depuis 16 ans. Les raisons de cet appétit pour l'or noir sont connues avec la combinaison de trois phénomènes. D'une part, une économie chinoise au bord de la surchauffe très gourmande en énergie, ensuite une reprise économique quasi simultanée dans toutes les régions du monde, et enfin les troubles géopolitiques liés à la situation irakienne. La publication de cette nouvelle estimation intervient à un moment où les cours atteignent des niveaux historiques, à des plus hauts depuis octobre 1990. En fin d'après-midi, à Londres, le baril de Brent demeurait très au-dessus de 37 dollars alors qu'à New York, en milieu de séance, le baril de brut se négociait toujours à plus de 40 dollars, étant monté jusqu'à 40,77 dollars. La perspective de voir l'Opep accéder aux demandes de certains pays en relevant ses quotas de production n'a finalement eu qu'un effet temporaire sur les cours. Cette question devrait être examinée le 21 mai par les pays membres du cartel lors d'une rencontre informelle à Amsterdam. L'Opep pourrait alors considérer l'idée faire passer sa production à 25 mbj contre 23,5 mbj aujourd'hui.L'AIE, dans ce contexte de prix élevés qui à terme pourrait saper la reprise en cours dans les pays consommateurs, estime que la balle est dans le camp des compagnies pétrolières. Elle recommande notamment une "augmentation du forage" et "des investissements dans les capacités de raffinage". Cette question du raffinage est souvent mise en avant par l'Opep au moment de se dédouaner d'une partie de sa responsabilité dans la hausse des prix. L'insuffisance des capacités de raffinage aux Etats-Unis est notamment régulièrement dénoncée: les raffineries fonctionnent à plein régime et peinent à faire face à la demande. Ceci provoque bien évidemment la grogne des automobilistes, qui voient les prix à la pompe grimper, une situation qui pourrait s'aggraver un peu plus dans les semaines qui viennent avec le coup d'envoi de la "driving season", cette période qui voit des millions d'Américains prendre la route pour les vacances.
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