Pour le deuxième mois consécutif, analystes et économistes allemands démontrent une certaine frilosité quant à leurs anticipations pour la première économie de la zone euro. En février, l'indice Zew, qui mesure leurs attentes pour les six mois à venir, s'est inscrit en baisse de 3 points à 69,9. Un niveau qui reste tout de même supérieur à la moyenne de long terme de cet indicateur. Le repli enregistré en février peut s'expliquer par différents facteurs. D'une part l'appréciation par rapport au dollar, +20% en 2003, pourrait peser sur la reprise engagée en Allemagne. Sur ce point, les économistes ont un point de vue relativement nuancé, estimant que la vigueur du redémarrage mondial permet de compenser la hausse de la monnaie européenne. Cependant, hier, le chef économiste de la Deutsche Bank tirait la sonette d'alarme affirmant qu'avec un euro à 1,40 dollar, la zone euro sombrerait dans la récession. L'euro s'échangeait mardi en milieu de journée contre 1,2841 dollar, soit à une encâblure de son record historique du 12 janvier dernier à 1,2899 dollar.A côté de ce choc externe, les économistes avancent deux risques propres à l'économie allemande. Il s'agit d'une part du manque de dynamisme de la demande des ménages. Comme le note Guilhem Savry, de CDC Ixis, celle-ci "demeure faible malgré les baisses d'impôts". D'autre part, l'opinion des milieux d'affaires a sans doute été affectée par les risques de grèves qui ont accompagné les négociations salariales engagées avec le syndicat IG Metal. Ceci étant, même si tous ces éléments ont pesé sur la confiance des sondés et plus largement sur le moral des chefs d'entreprises comme pourrait le montrer la prochaine enquête Ifo, il ne paraît pas que ce coup de blues soit en mesure de d'hypothéquer la reprise en cours. Après une année 2003 de récession (contraction du PIB allemand de 0,1%), la première économie de la zone euro devrait rebondir avec une croissance attendue entre 1,5% et 2% cette année par les pouvoirs publics.

latribune.fr

19 Oct 2008, 22:34

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