L'euro, toujours plus haut

Par latribune.fr  |   |  474  mots
Le retour des investisseurs sur les marchés après les fêtes de fin d'année n'inverse en rien la tendance pour l'euro. La monnaie européenne a signé lundi matin un nouveau record historique face au billet vert à 1,2696 dollar. L'euro s'est ensuite un peu replié et un peu avant 18 heures, il valait 1,2670 dollar.Les déclarations d'un gouverneur de la Réserve fédérale américaine ont sans doute contribué à renforcer le camp des vendeurs de dollars. Lors d'un discours prononcé hier à San Diego, Ben Bernanke a estimé nécessaire de maintenair des taux d'intérêt bas afin de préserver l'emploi. Ces propos écartent donc la perspective d'une remontée rapide du loyer de l'argent outre-Atlantique et maintiennent le scénario d'un différentiel de taux d'intérêt entre les Etats-Unis et le Vieux Continent plus favorable à l'euro.Par ailleurs les autorités monétaires européennes, même si elles ont multiplié ces derniers jours les déclarations, ne semblent guère décidées à intervenir pour l'instant afin de freiner la hausse de l'euro, ce qui ouvre ainsi la porte aux spéculateurs. Ces derniers trouvent sans doute plus facile de tester les limites supérieures de la monnaie européenne plutôt que celles du yen. Il se dit d'ailleurs que la Banque du Japon (BOJ) serait intervenue en fin de matinée à Tokyo pour enrayer la hausse de la monnaie japonaise en vendant des yens.Cette intervention, si elle a bien eu lieu, n'aura eu que des effets très limités dans le temps. Après être brièvement repassé au-dessus du seuil des 107 yens, à 107,38 yens, le dollar a rechuté, revenant à 106,9 yens en début de matinée à Tokyo.La glissade généralisée du dollar n'a pas de raison de s'interrompre dans la mesure où les raisons de cette baisse, à savoir le niveau très élevé des déficits jumeaux américains (budgétaires et courants) et une politique monétaire extrêment accomodante (les taux d'intérêts sont au plus bas depuis 45 ans), sont toujours d'actualité. De plus, ces derniers jours, le billet vert était sous pression en raison d'inquiétudes liées au terrorisme et à la propagation de la maladie de la vache folle sur le territoire américain.Léger repli de l'inflation dans la zone euro. Les prix se sont légèrement assagis en décembre, le taux d'inflation annuel est retombé à 2,1% contre 2,2% en novembre. L'inflation demeure donc au-dessus du seuil fixé par la BCE, ce qui paraît écarter l'idée d'une baisse des taux d'intérêt dans l'immédiat. La Banque centrale européenne devrait donc rester sourde jeudi aux appels lui demandant de réduire le loyer de l'argent, fixé à 2% depuis le mois de juin, afin d'enrayer l'envolée de l'euro.