L'Europe à la traîne de l'économie mondiale

"Vers une reprise partagée": c'est ainsi que s'intitule la dernière mouture des perspectives économiques délivrées par l'OCDE. Dans son éditorial, le chef économiste de l'Organisation de coopération et de développement économiques, Jean-Philippe Cotis, estime que "la capacité d'entraînement de la reprise mondiale paraît désormais suffisante pour tirer les économies européennes de leur atonie récente dès lors qu'un minimum de stabilité des changes est préservé au cours des prochains mois".Dans ce contexte, les économistes de l'OCDE considèrent que l'activité économique en France, après avoir accéléré au second semestre 2003, "devrait continuer de progresser, l'écart conjoncturel commençant de ce fait à se combler en 2005". Les experts du Château de la Muette pronostiquent pour 2004 une croissance qui "devrait monter en régime au premier semestre" avec une progression du PIB sur l'année attendue à 2% "en raison d'un raffermissement progressif de la reprise dans le courant de l'année". Ce pronostic est supérieur à l'hypothèse officielle du gouvernement, qui est de 1,7%. L'OCDE table ensuite sur une croissance de l'ordre de 2,5% en 2005. Ces prévisions sont cependant sujettes à un certain nombre d'hypothèques. Les économistes de l'OCDE apparaissent notamment préoccupés par le récent ralentissement observé de la production industrielle en Europe. Sur ce point, ils ne seront guère rassurés par les derniers chiffres français publiés ce matin (lire ci-contre). L'organisation souligne que le raffermissement attendu de la reprise pourrait ne pas se concrétiser si la situation venait à perdurer. L'OCDE pointe d'autres facteurs pouvant peser sur la reprise: une confiance des entreprises qui ne se rétablit pas suffisamment, un euro qui continue de s'apprécier ou un niveau de chômage élevé qui empêcherait une amélioration de la confiance des ménages et un redressement de la demande de consommation.Pour ce qui est de l'emploi, l'OCDE juge que celui-ci est désormais orienté à la hausse même s'il ne réagit que "timidement à la reprise dans un premier temps". L'organisation parie sur un taux de chômage ramené à 9,5% vers la fin 2005, contre 9,8% actuellement.Hormis la zone euro pour qui l'OCDE fait preuve d'un optimisme assez modéré avec une prévision de croissance de 0,5% en 2004 et 1,6% en 2005, les autres membres de l'OCDE ont renoué avec une croissance soutenue. Résultat, les trente pays développés de la zone OCDE devraient enregistrer une croissance de leur Produit intérieur brut (PIB) de 3,4% cette année et de 3,3% en 2005. Dans ce tableau quasi idyllique, l'Europe continentale fait figure de mouton noir. L'OCDE souligne que dans ces pays, la demande intérieure et les dépenses des ménages font preuve d'une "faiblesse déconcertante" et la reprise paraît particulièrement hésitante en Allemagne et en Italie, note l'organisation. Afin de réduire l'écart entre le Vieux Continent et les autres zones, Jean-Philippe Cotis recommande une nouvelle fois un assouplissement de la politique monétaire européenne. Pour lui, "les interrogations qui persistent encore sur la vigueur de la reprise et la faiblesse anticipée des tensions inflationnistes" justifient un tel geste.Pour ce qui est des autres grands pays de l'OCDE, les Etats-Unis devraient afficher une croissance de 4,7% cette année et de 3,7% l'an prochain. Le Japon pourrait enregistrer une hausse de 3% de son PIB en 2004 et de 2,8% en 2005.
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