Plus de deux ans après, les cérémonies du passage à l'euro fiduciaire ont des répercussions sur le paysage économique et financier européen. Ernst Welteke, président de la vénérable Bundesbank, a démissionné aujourd'hui de ses fonctions. Le banquier central est sous le coup d'une procédure judiciaire pour "prise illégale d'intérêt" pour avoir accepté lors du passage à l'euro en 2002 une invitation de la banque privée Dresdner Bank dans un hôtel de luxe berlinois, pour plusieurs jours et avec sa famille. Le séjour du petit groupe s'était élevée à 7.661 euros. L'affaire a éclaté après que le magazine Spiegel eut reproduit dans son édition du 5 avril des extraits d'une lettre anonyme contenant notamment une copie de la facture d'hôtel réglée par la Dresdner Bank.Cette affaire vire à la bataille politique rangée en Allemagne, où l'opposition accuse le ministre des Finances d'avoir intrigué pour se débarrasser d'un banquier central trop encombrant à son goût. Les parlementaires CDU et CSU ont indiqué vendredi qu'ils "n'excluent pas" de demander la création d'une commission d'enquête spéciale. Pour les partis d'opposition, le ministre des Finances Hans Eichel, qui fait pression depuis une semaine pour une démission définitive de Ernst Welteke dont le comportement est à ses yeux "inacceptable", fait figure de suspect numéro un puisqu'il est ouvertement soupçonné d'avoir orchestré les fuites dans la presse. "Absurde", s'est défendu le grand argentier. Des dénégations qui ne désarment pas la presse. Le quotidien Boersen Zeitung imagine néanmoins vendredi deux motifs qui pourraient animer le ministre des Finances. D'abord, il serait exaspéré par les sorties répétées de Ernst Welteke, issu du même parti que lui (SPD), contre les dérapages budgétaires du gouvernement. Ensuite, il voudrait se venger du refus du banquier central de vendre les lingots d'or de la Bundesbank pour renflouer les caisses du gouvernement.

latribune.fr

19 Oct 2008, 22:37

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