Bush peine à convaincre sur l'avenir de l'Irak

Le président américain a cédé aux demandes de son entourage, au bord de la panique, selon les observateurs à Washington. Au plus bas dans les sondages depuis son arrivée à la Maison Blanche, empêtré dans la crise sur le traitement des prisonniers irakiens, George Bush a décidé d'une offensive, intérieure cette fois-ci, visant à convaincre l'électorat et les élus du Congrès qu'il a bien un plan pour sortir du bourbier irakien. Mais son premier discours (il a l'intention d'en prononcer plusieurs sur le même thème), devant un public choisi, celui d'une école militaire, aura eu du mal à convaincre. Certes, selon les analystes, le président a fait un bon discours, plein d'espoir et d'optimisme. Mais faut-il vraiment être optimiste sur l'avenir immédiat de l'Irak ? Si George Bush a donné des détails, pour la plupart déjà connus, sur le calendrier de la transition du pays vers la démocratie, et qui débutera par un transfert de souveraineté à un gouvernement intérimaire le 30 juin prochain, personne ne sait exactement qui seront les membres de ce gouvernement, composé, comme a pourtant tenu à le préciser le président, d'un président, de deux vice-présidents et de 26 ministres...Plusieurs questions restent entières, comme le retour des troupes, par exemple. Alors que de plus en plus d'Américains réclament un retrait, le président, s'il a martelé que "l'occupation cessera", ne s'est pas hasardé à promettre un retour rapide des soldats. Au contraire, "les troupes resteront sur place le temps qu'il faudra" a-t-il déclaré. Le fonctionnement, entre un gouvernement souverain et un commandement qui restera américain, reste aussi à déterminer. Pourtant, le président a fait preuve, et c'est rare, d'humilité, en évoquant "des violences possibles avant et après le transfert de souveraineté". Bref, il s'agit sans doute de préparer l'opinion publique à de nouvelles images d'attentats... Reste à savoir maintenant si son discours aura fait mouche auprès d'un électorat de plus en plus sceptique. Pour certains, l'impact, qui pourrait être favorable, sera de toute façon de courte durée. "L'élection sera soumise aux événements en Irak", remarquait récemment lors d'une conférence l'ancien conseiller de Bill Clinton, George Stephanopoulos. "Or le président n'a pas de prise sur les événements".
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