Le FMI prudemment optimiste pour 2004

"Le monde est sorti de l'hiver de la récession". C'est ainsi que l'économiste en chef du FMI, Raghuram Rajan a présenté le rapport semestriel du Fonds sur les perspectives de l'économie mondiale. Le FMI prévoit en effet une croissance mondiale pour 2004 de 4,6% avec une accélération au cours de la deuxième partie de l'année. L'institut de Washington n'exclut d'ailleurs pas que la croissance soit "encore plus importante". Reste que le FMI n'oublie pas les dangers qui guettent l'économie mondiale, à commencer par les risques géopolitiques et la hausse du prix du pétrole. Ces deux éléments "commencent à constituer des sujets d'inquiétudes". Egalement pointé du doigt, le problème du déficit courant américain. Ce déficit ne devrait pas baisser notablement en 2004, ce qui devrait peser sur le dollar et freiner la "contagion" de la reprise dans le reste du monde. Mais le FMI a décidé de mettre l'accent sur le problème des taux d'intérêts. Sa prévision de croissance est en effet basée sur un relèvement progressif des taux américains à partir du second semestre. Le Fonds estime cependant que la gestion "de la transition vers des taux plus élevés" est le grand défi de l'année en cours. Il appelle à un mouvement progressif et à une communication très claire de la part des banques centrales. Il semblerait d'ailleurs que cet appel ait été entendu par Alan Greenspan. Le gouverneur de la Réserve fédérale a mercredi après-midi prévenu que les "taux devront augmenter un jour", notamment parce que le cycle désinflationniste est terminé. Mais le chef de la Fed a indiqué qu'il n'avait pas encore de calendrier précis en tête pour la remontée des taux de base de la Réserve fédérale. Cette phase de croissance de l'économie mondiale laisse cependant une région sur le bord de la route : la zone euro. Raghuram Rajan parle d'ailleurs à son sujet de "conditions encore hivernales". Pour le FMI, la BCE devrait d'ailleurs aller dans le sens contraire des autres banques centrales en réduisant encore ses taux directeurs. "Compte tenu du faible risque inflationniste, une baisse des taux serait acceptable", a indiqué l'économiste du FMI. Mais ce dernier d'ajouter qu'il n'y aura pas "d'effet miracle" de cette baisse des taux. Les Douze devraient connaître une croissance en 2004 de 1,7%, soit 290 points de base de moins que les Etats-Unis. Cette reprise demeure d'ailleurs "incertaine" pour le FMI.
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