La Chine finit 2003 en trombe

L'économie chinoise a terminé 2003 comme elle l'avait commencé: sur les chapeaux de roue. Résultat, selon les dernières estimations du bureau national des statistiques (BNS) , le produit intérieur brut de la Chine (PIB) s'est élevé en 2003 à 11.669 milliards de yuans (1.409 milliards de dollars), soit une hausse de 9,1% par rapport à l'année dernière. Cette croissance a été obtenue en dépit du net ralentissement observé au deuxième trimestre lorsque les conséquences de l'épidémie de pneumonie atypique (SRAS) ont été les plus criantes.Après avoir démarré en trombe à 9,9%, l'économie chinoise avait brutalement ralenti sa marche entre avril et juin, tombant à 6,7% de croissance, son plus bas niveau depuis onze ans. Le BNS a révisé à la hausse d'un demi point de pourcentage le chiffre du troisième trimestre, qui passe de 9,1% à 9,6%, alors que celui du quatrième atteint 9,9%. L'accélération de la croissance chinoise bénéfice essentiellement au secteur secondaire (industrie et bâtiment): la production industrielle a augmenté de 17% en 2003, c'est cinq points de pourcentage de plus qu'en 2002.Ces chiffres ravivent évidemment les craintes des économistes quant à une possible surchauffe de l'économie chinoise en 2004. De ce point de vue, les autorités de Pékin se veulent rassurantes: le gouvernement affiche pour l'année en cours un objectif d'une modeste croissance, supérieure toute de même à 7%. En fait, il paraît probable qu'au cours de 2004, les pouvoirs publics mettent un frein aux investissements afin d'éviter un risque de surcapacité. Le poids de l'investissement dans le PIB est actuellement supérieur à 40%. Sur la seule année 2003, les investissements en capital fixe ont bondi de 26,7%. Et comme le note Hervé Liévore dans la Lettre des études économiques de Natexis Banques Populaires, "cette forte progression s'est faite au prix d'un accroissement de la dette publique et, surtout de l'encours des crédits bancaires". Dans ce contexte, les autorités de tutelle du système bancaire semblent décidées à durcir les conditions d'accès au crédit. Pour les économistes de Credit Suisse First Boston, la croissance chinoise devrait ralentir dans la deuxième partie de l'année en cours en raison de moindres investissements. A l'inverse, la consommation devrait rester ferme. En conséquence, estime Hervé Liévore, "le volume des importations devrait continuer de croître plus rapidement que celui des exportations". La banque américaine Goldman Sachs s'attend pour sa part à ce que les exportations croissent de 20% cette année et les importations de 24%, voire davantage. La Chine devrait donc demeurer le moteur réel du commerce asiatique.
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