Nouveau gros coup de déprime sur l'Allemagne. L'indice ZEW mesurant les attentes des conjoncturistes et des experts financiers a en effet fortement reculé en avril à 49,7 points contre 57,6 points en mars. Il s'agit de sa quatrième baisse consécutive depuis le début de l'année. Le consensus des économistes selon CDC-Ixis était à 55. C'est donc une baisse à la fois vertigineuse et inattendue. On est désormais bien loin de l'euphorie de la fin de l'année dernière où l'indice ZEW avait atteint des niveaux records dans la foulée de l'espoir d'une vive reprise américaine et du plan de réforme du chancelier Gerhard Schröder. Comme le décrit bien le président du ZEW Wolfgang Franz, "l'optimisme des experts financiers a laissé place au réalisme". Et ce retour aux réalités est particulièrement rude. Il faut dire que les derniers chiffres connus de l'économie allemande ne sont guère rassurants. Le chômage a en effet encore progressé, laissant peu d'espoir d'une reprise nette de la consommation. Sur le plan des entreprises, les commandes industrielles venant de l'étranger ont reculé et la production industrielle a baissé de 0,7% en février. Dans un contexte où l'euro reste fort, l'économie allemande continue donc à manquer de carburant. Le pessimisme des experts interrogés par le ZEW a de plus été accru par la hausse du prix du pétrole et le contexte géopolitique particulièrement trouble. "La reprise économique n'est désormais plus du tout certaine", confirme ainsi Wolfgang Franz. Et ce ne sont pas les bons chiffres américains de l'emploi qui pourront, dans l'immédiat, redonner le sourire aux chefs d'entreprise allemands. L'Allemagne reste donc encore "l'homme malade" de l'Europe économique. Selon Guilhem Savry, économiste chez CDC-Ixis, la croissance allemande ne devrait pas dépasser 1,3% en 2004 et 1,1% en 2005. De quoi faire réfléchir la BCE sur une éventuelle nouvelle baisse de ses taux.

latribune.fr

19 Oct 2008, 22:37

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