A 4,2%, la croissance américaine déçoit !

Ne serait-on pas trop exigeant avec l'économie américaine? La première estimation de la croissance aux Etats-Unis outre-Atlantique fait ressortir la hausse du Produit intérieur brut (PIB) pour le premier trimestre 2004 à 4,2% en rythme annuel. Après des progressions de 8,2 et 4,1% aux troisième et quatrième trimestres 2003, la performance n'a rien de déshonorant. Et pourtant, c'est la déception qui l'emporte sur les marchés d'actions et de changes. Les investisseurs, il est vrai, s'attendaient à une croissance supérieure, de l'ordre de 5% selon le consensus de Wall Street. Résultat, après cette publication l'euro est reparti à la hausse alors que le dollar reculait quelque peu. Quatre heures après la publication de ces statistiques, un euro s'échangeait contre 1,1921 dollar. Beaucoup d'économistes avaient récemment revu leurs prévisions en hausse pour tenir compte de bonnes nouvelles sur l'économie - ventes de détail, immobilier - qui laissaient présager une accélération de l'activité rapprochant l'idée d'une hausse des taux d'intérêt. Cette perspective se trouve d'ailleurs accréditée par l'apparition de pressions inflationnistes. Malgré une croissance moins soutenue que prévue, l'économie américaine a enregistré au premier trimestre une accélération de l'indice des prix lié au PIB, une mesure importante de l'inflation, avec une hausse de 2,5% au premier trimestre après +1,5% au trimestre précédent. C'est plus que les 2% de hausse attendus par les analystes. Si l'on se penche sur le détail des chiffres publiés aujourd'hui - et susceptibles de révisions dans les mois qui viennent - on note d'une part que les dépenses de consommation ont continué de porter la croissance au premier trimestre, progressant de 3,8% après une hausse de 3,2% au trimestre précédent. Cette bonne tenue de la consommation masque toutefois de grandes différences entre le plongeon (-4,7%) des dépenses de biens durables tels que les voitures d'une part, et d'autre part la hausse pour les biens non durables (+6,4%) et les services (+4,3%). La consommation a contribué à hauteur de 2,65 point à la croissance du premier trimestre.L'activité américaine lors du premier trimestre doit également beaucoup aux dépenses publiques de l'Etat fédéral, qui ont augmenté de 10,1% (après 0,7% au dernier trimestre de 2003), apportant 0,67 point de croissance. Dans ce cadre, les dépenses militaires ont pour leur part bondi de 15,1%, traduisant l'impact de la poursuite de la guerre en Irak. A l'inverse, l'investissement des entreprises marque un certain ralentissement puisqu'il n'a progressé que de 7,2% après une hausse de 10,9% enregistrée au dernier trimestre 2003. La baisse est surtout sensible dans les dépenses d'infrastructures (-6,5%) tandis que les investissements en équipements et informatiques ne progressent plus que de 11,5% après une envolée de 14,9% lors des trois derniers mois de 2003. Pour ce qui est du commerce extérieur, la progression des exportations américaines a ralenti à 3,2%, contre 20,5% au quatrième trimestre, et celle des importations à 2% contre 16,4%.
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