L'affaiblissement de la consommation américaine se confirme

Nouvelle confirmation du ralentissement de la consommation aux Etats-Unis: les ventes au détail du mois de novembre se sont en effet révélées bien inférieures aux prévisions des économistes. La progression de 0,5% sur un mois est en deçà du consensus du marché qui était de +0,8%. Plus grave, si on exclut les ventes d'automobiles la progression est minime: +0,1%. Là encore, on est bien loin des +0,5% annoncés par les économistes et des +0,7% du mois d'octobre. Les ménages ont donc marqué une pause sensible dans leurs dépenses en cette fin d'année. Tous les secteurs voient leurs ventes ralentir, et parfois reculer. Même l'automobile (+1,6% sur un mois) réalise une performance moitié moins forte que le mois précédent (+3%). De même, les ventes de matériel électronique progressent de 0,4%, contre une hausse de 0,9% en octobre. Seules les ventes de produits de loisirs (biens sportifs, musique et livres) rebondissent de 0,8% en novembre après avoir reculé de 0,1% en octobre. Mais ce secteur ne représente que 3,3% du total des ventes de détail. Il s'agit donc bien d'une nouvelle déception. Progressivement, il semblerait que le processus de correction des grands déséquilibre de l'économie américaine soit en route. Comme l'avait montré récemment le rapport sur les dépenses et revenus des ménages, ces derniers ont décidé de faire remonter leur taux d'épargne au détriment de la consommation. A cela deux raisons: d'une part, l'endettement record des ménages américains, d'autre part la pression d'un marché de l'emploi toujours morose. A priori, cette correction est plutôt saine. Grâce à un taux d'épargne plus élevé, les entreprises américaines vont pouvoir se financer aux Etats-Unis, ce qui devrait contribuer au comblement du déficit courant, autre grand déséquilibre américain. Evidemment, ce scénario suppose une croissance moins forte, mais plus durable. Dans ce cadre, il n'y a rien d'inquiétant. La baisse de la croissance de la consommation reste en effet actuellement encore acceptable: sur un an, les ventes au détail ont progressé de 6,4%! Reste que les marchés sont toujours nerveux et craignent un autre scénario: celui d'une croissance qui, n'étant plus soutenue par la consommation, s'effondrerait. Il est vrai que l'investissement des entreprises a montré quelques signes de faiblesse (cf. par exemple, les ventes de détail d'octobre). L'économie américaine, privée de ses deux moteurs principaux, retomberait alors inévitablement dans la récession. Un scénario très pessimiste qui ne peut pas être exclu et qui pourrait amener la Fed à maintenir bas ses taux directeurs. D'autant que l'inflation reste faible (1,9% sur 2003 en rythme annuel d'après les chiffres parus aujourd'hui et 1,1% hors énergie et alimentation). L'euro aurait dû profiter de ces anticipations. Néanmoins, le bon chiffre des demandes hebdomadaires d'allocations chômage (à son plus bas depuis février 2001 en rythme mensuel) a rassuré les investisseurs, focalisés sur le problème de l'emploi. "Ces chiffres sont les plus importants, car ce sont ceux que regardent la Fed", explique ainsi Elisabeth Denison, économiste chez Dresdner KW. La monnaie unique reste donc quasi stable à 1,2632 dollar vers 15 heures.
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