La BCE revendique son indépendance

Les chefs de gouvernement des Douze sont prévenus. La Banque centrale européenne (BCE) ne se laissera pas influencer par tous ceux qui réclament une éventuelle intervention sur le marché des changes au sujet de l'euro. Lors d'une présentation devant le Parlement européen, Jean-Claude Trichet a été on ne peut plus clair sur le sujet, martelant qu'une telle décision "appartient au conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, au même titre que les décisions sur les taux d'intérêt".Dans la foulée, le président de la BCE s'est employé à dédramatiser le débat, indiquant une fois de plus que l'évolution du taux de change n'était qu'un des éléments pris en compte par la banque au moment de l'élaboration de ses décisions de politiques monétaires. Jean-Claude Trichet s'est en revanche refusé à dire quelle serait selon lui la parité euro/dollar appropriée au regard des fondamentaux actuels des économies européenne et américaine. En fin d'après-midi lundi, un euro s'échageait contre 1,2779 dollar. Plus tôt dans la matinée, le chef économiste de la Deutsche Bank avait estimée que la devise européenne était actuellement "surestimée d'au moins 15%". Selon lui, la juste valeur de l'euro se situe à 1,10 dollar et il craint qu'à 1,40 dollar pour un euro, la zone euro ne soit confrontée à une récession. Ce scénario catastrophe ne semble pour l'instant pas celui privilégié par la Bundesbank. Cette dernière, dans son rapport de février, considère que la faiblesse actuelle du dollar sur le marché des changes ne va pas entraver la reprise de la croissance en zone euro. La Bundesbank juge que "la dépréciation du dollar américain par rapport aux principales monnaies ne va pas provoquer de perturbation du processus d'expansion en zone euro en raison d'une évolution mondiale meilleure qu'attendu jusqu'à présent et qui a de l'élan". La Bundesbank rappelle en outre que si l'euro s'est apprécié de 20,5% en moyenne en 2003 par rapport au dollar, il n'a augmenté que de 11,5% en moyenne par rapport aux monnaies des 12 principaux partenaires commerciaux de la zone. Par ailleurs, ne manque pas de souligner la Bundesbank, les conditions monétaires "demeurent en zone euro généreuses et ne font pas obstacle à la reprise économique".
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