Perte réduite chez Infogrames qui table sur une croissance modérée

Infogrames poursuit son redressement financier. L'éditeur de jeux vidéo a divisé par plus de trois sa perte nette au terme de l'exercice 2003/2004 clos le 31 mars dernier. Le groupe, basé à Lyon, affiche un "trou" de 31,5 millions d'euros à comparer avec un déficit de 110 millions lors de l'exercice précédent. Cette amélioration s'explique par des éléments exceptionnels liés d'une part à une plus-value réalisée sur la cession de titres de sa filiale américaine Atari Inc, d'autre part à des rachats d'obligations dans le cadre de l'OPE lancée en 2003 et enfin à la réduction des frais financiers en raison de la diminution de la dette du groupe. Cette dernière a en effet été réduite de plus de 150 millions d'euros pour s'établir à la fin mars 2004 à 313,3 millions d'euros.Outre ces éléments à caractère exceptionnel, Infogrames peut aussi se féliciter d'avoir dégagé un résultat d'exploitation positif lors de l'exercice écoulé. Le groupe affiche un bénéfice opérationnel de 2,6 millions d'euros après une perte de 6,9 millions en 2002/2003. Cette performance réalisée dans un contexte d'érosion des ventes - le chiffre d'affaires d'Infogrames a reculé de près de 22% à 700 millions d'euros durant la période sous revue - ressort cependant inférieure aux attentes des analystes qui tablaient en moyenne sur un résultat d'exploitation de 4,16 millions d'euros. Jeudi, en clôture, le titre Infogrames cède 5,18%, à 2,38 euros. La baisse des ventes s'explique à la fois par le report du lancement du jeu Driver 3, par la faiblesse du dollar et par des réductions dans les activités américaines du groupe.Pour l'exercice en cours, Infogrames parie sur "une croissance modérée" de ses ventes, comptant notamment sur l'Europe pour dynamiser ces dernières alors qu'aux Etats-Unis le marché des consoles stagne. A l'heure actuelle, le groupe réalise 55% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis et 45% en Europe. Pas question en revanche de faire de la croissance externe. Dans un entretien accordé à Reuters, le président d'Infogrames indique qu'il ne prévoit pas pour le moment d'acquisition, sa priorité allant à l'amélioration de la rentabilité sur les deux prochaines années. Et d'ajouter néanmoins, "si une opportunité se présente, on la regardera. Mais il n'est pas question de s'intéresser à des sociétés en difficulté. L'opération devra forcement être relutive pour nos actionnaires", a-t-il conclu. Les spéculations sur la consolidation de l'industrie des jeux vidéo ont repris de plus belles ces dernières semaines après l'annonce du rachat de Sega par le premier fabricant japonais de machines à sous Sammy Corp. Cette opération a d'ailleurs provoqué une forte hausse du titre Infogrames la semaine dernière, des investisseurs pariant sur le caractère opéable du groupe français alors que son flottant représente 80% du capital.
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