Vodafone poursuit sa croissance

Premier opérateur de téléphonie mondial, Vodafone continue de croître. C'est en tout cas ce qu'ont révélé les chiffres pour le trimestre clos fin décembre, le troisième de son exercice. En trois mois, sa base de clientèle s'est enrichie de 5,15 millions de personnes, portant à 130,4 millions le nombre total de clients dans le monde. C'est au dessus des prévisions des analystes, qui tablaient sur 4,55 millions de clients en plus. En outre, la croissance est supérieure de 4,7% à celle de l'an passé. Elle est d'une part à mettre sur le compte des prises de participations dans divers opérateurs, mais surtout elle résulte de la politique de promotion du groupe lors des fêtes de fin d'année, qui a permis à elle seule d'acquérir 4,13 millions d'abonnés supplémentaires.La croissance du revenu moyen par abonné (ARPU) est inégale selon les pays. L'ARPU a progressé de 4 euros en un an à 359 euros en Italie et de 6 livres au Royaume Uni à 303 livres, grâce à l'acquisition de SinglePoint. En Allemagne, il est resté stable à 311 euros, mais il était attendu en baisse. En revanche, au Japon, il a reculé à 82.917 yens dans la mesure où le groupe le groupe est en train d'épurer sa base de détenteurs de cartes prépayées. "Les chiffres clients sont forts. L'ARPU est globalement stable et les données montrent des progrès satisfaisants", a commenté un analyste interrogé par Reuters. Vodafone Live!, qui est désormais disponible dans 15 pays, est utilisé par 4,5 millions de clients en tout, dont plus d'un million en Grande Bretagne. La part des revenus issue des services est passée de 15,5 à 15,9%. Mais la question qui intéresse maintenant les investisseurs est de savoir comment le groupe va s'étendre. Sur ce plan, les interrogations sont multiples. Quelles sont d'abord les intentions de Vodafone aux Etats-Unis? Les commentaires énigmatiques du PDG Arun Sarin ont relancé les spéculations sur ce point. Le groupe, qui possède 45% de Verizon Wireless, n'avait pas exercé l'option de rachat dont il disposait l'été dernier. Interrogé ce matin lors d'une conférence téléphonique sur le dossier AT&T Wireless, Arun Sarin a refusé de donner des explications claires. "Nous sommes un large investisseur aux Etats-Unis. Nous regardons ce qui se passe [sur le marché]", a-t-il expliqué. Une affirmations qui a incité certains à croire que le groupe n'excluait pas d'utiliser son cash pour accroître ses positions sur le marché américain. Restent maintenant les dossiers européens. Arun Sarin a réitéré son désir de mettre la main sur l'opérateur SFR. Le pacte d'actionnaires de Vivendi arrive en effet à terme ce vendredi, et à partir de lundi prochain, Vodafone aura théoriquement la possibilité de racheter des titres du groupe français. "Comme vous le savez, nous avons une participation de 44% [de SFR] et nous aimerions beaucoup avoir une participation majoritaire. Si nous pouvions avoir 100% , nous serions heureux", a déclaré Arun Sarin, tout en prévenant qu'il était difficile "de dire quand et dans quel cadre" cette opération aurait lieu. Attendra-t-il que Vivendi soit entièrement restructuré, c'est-à-dire que des actifs comme celui de la musique soient vendus? Mènera-t-il une OPA hostile? Combien est-il prêt à payer? Une équation à plusieurs inconnues encore non résolue.En parallèle, des investissements sont également attendus en Europe de l'Est et en Russie. Le groupe pourrait notamment accroître la participation de 20% qu'il détient dans le polonais Polkomel. Une opération estimée à 15 milliards d'euros. L'an passé, la politique du groupe avait en effet été de porter ses participations européennes à 100%.A Londres, devant ces interrogations, le titre recule de 2,41% à 141,50 pence en fin de séance.
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