OPA, le grand retour

Pour un peu, on se croirait revenu trois à quatre ans en arrière, à l'époque de la folie des introductions en Bourse et de la prolifération des OPA. Certes aujourd'hui, le marché des introductions reste en veille. Mais on ne peut pas en dire autant des fusions-acquisitions, qui se multiplient des deux côtés de l'Atlantique.Depuis le début de l'année, deux opérations de taille ont notamment marqué les esprits. La première est à mettre au crédit de JP Morgan Chase, qui, à la mi-janvier, a manifesté son intérêt pour Bank One, proposant de racheter la banque pour 58 milliards de dollars (voir ci-contre). Et lundi, c'est Sanofi qui a créé une "demi-surprise" en lançant une offre hostile de près de 48 milliards d'euros sur Aventis, son président invoquant la nécessité "d'aller vite" (voir ci-contre).Mais le renouveau de la fusion-acquisition ne résume pas à ces deux seules opérations, partie émergée de l'iceberg. Nombre d'OPA, certes d'un montant plus modeste, ont fleuri ces derniers jours. C'est le cas avec Carlsberg, qui a proposé la semaine dernière de reprendre le brasseur allemand Holsten pour la somme de 1,07 milliard d'euros (voir ci-contre). C'est aussi le cas avec le lunettier italien Luxottica, qui vient d'offrir 401 millions de dollars pour la chaîne de magasins d'optique Cole National, ou encore avec le groupe immobilier britannique Chelsfield, qui vient d'accepter l'offre de 895 millions de livres (1,32 milliards d'euros) initiée par un consortium emmené par son fondateur.Bien entendu, cette multiplication des opérations de rachat a fait resurgir diverses rumeurs. Et pas des moindres puisque certaines d'entre elles concernent des groupes du CAC 40. Si elle a déjà été évoquée il y a quelques mois, l'hypothèse d'une offre sur Danone est ainsi revenue au premier plan. "Chez Danone, on vit dans la hantise d'une OPA non de Coca-Cola, comme le veut la rumeur de marché, mais d'Unilever", écrivait le magazine Challenges jeudi dernier.Inutile de préciser que dans un tel climat les démentis des intéressés (ou les coups de pied en touche) se multiplient eux-aussi. Unilever n'a pas souhaité commenter les rumeurs le concernant, tout comme ABN-Amro a démenti avoir des vues sur la banque italienne Capitalia (qui vaut plus de 5,5 milliards d'euros), comme le voulait un bruit circulant sur le marché en fin de semaine dernière.Enfin, que penser des manoeuvres de Novartis, qui, outre d'excellents résultats 2003, a porté de 32,7 à 33,3% sa participation au capital de Roche? Certes, le laboratoire a affirmé ne pas prévoir d'OPA dans l'immédiat. Mais le marché peut légitimement s'interroger sur les intentions du Suisse, Sanofi et Aventis ayant bien jusqu'ici balayé du revers de la main les rumeurs quant à des discussions. D'autant que le patron de Novartis, Daniel Vasella, a ajouté en conférence de presse: "si nous devions faire une OPA, je ne vous le dirais pas ici".En tout cas, que les rumeurs récentes soient fondées ou non, l'engouement actuel que suscitent les offres de rachat est un facteur manifestement positif pour le marché: il prouve que la conjoncture s'est très nettement améliorée.
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