Shell moins convaincant que ses concurrents

Cela aurait pu être l'occasion de faire oublier l'énorme déception du mois dernier. Mais Royal Dutch Shell a raté le coche. Pour le deuxième trimestre d'affilée, le pétrolier anglo-néerlandais n'a pas été en mesure d'atteindre les niveaux de bénéfices attendus par le marché. A 1,86 milliard de dollars au quatrième trimestre, le résultat a reculé de 33% en un an et ressort en-deçà des 2 milliards visés en moyenne par les analystes (d'après Reuters).Si le repli vis-à-vis du quatrième trimestre 2002 s'explique par une charge de 1,02 milliard de dollars liée à la dépréciation d'actifs vendus dans le cadre d'un programme visant à accroître la rentabilité, il n'en est pas de même concernant l'écart entre le résultat publié et les pronostics du marché. Déjà annoncée par le groupe, cette dépréciation avait été intégrée par les analystes.En fait, le pétrolier n'a pas autant profité qu'espéré de la hausse du prix du pétrole. La production de pétrole s'est tassée de 1% au quatrième trimestre et celle de gaz naturel a reculé de 9%.Sur l'ensemble de l'année 2003, la performance du groupe n'en reste pas moins de très bonne facture. Le bénéfice s'est élevé à 12,7 milliards de dollars, soit 35% de plus qu'en 2002. Ce qui en fait l'un des meilleurs résultats annuels délivrés par la société. Mais les esprits les plus tatillons remarqueront que ce léger accroc du quatrième trimestre et cette charge exceptionnelle ont empêché l'Anglo-Néerlandais de battre des records, comme l'a fait par exemple le leader mondial du secteur, Exxon Mobil.Profitant de cette publication, Shell a également confirmé la révision à la baisse de 20% de son estimation de réserves prouvées, une annonce qui le mois dernier avait alarmé les marchés (voir ci-contre). Cet ajustement n'a eu aucun effet sur les résultats financiers de 2003. Mais, dès le mois de janvier, nombre d'observateurs se sont inquiétés des répercussions qu'il pourrait avoir sur l'activité du groupe dans les mois et les années à venir, alors que Shell est déjà considéré comme la moins performante des majors en termes d'exploration. Le pétrolier vient en effet de clore sa troisième année d'affilée avec un taux de renouvellement de ses réserves inférieur à 100% (il a été de 98% en 2003) et il a confirmé que les mois à venir n'offriraient pas de croissance. Sa production d'hydrocarbures sera stable en 2004 et risque de baisser en 2005. Une éclaircie toutefois: Shell compte à l'avenir ramener au-dessus de 100% son taux de renouvellement des réserves et pense que sa production va se redresser lentement en 2006.A Amsterdam, l'action cède 1,6% en fin de journée. Elle avait déjà corrigé d'environ 10% à l'annonce de la révision à la baisse de l'estimation des réserves.
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