"Iliad traverse une période calme en Bourse"

latribune.fr: Quel regard portez-vous sur votre parcours boursier depuis le 30 janvier ?Olivier Rosenfeld: Je considère aujourd'hui que les titres ont trouvé leur place, notamment auprès des fonds anglo-saxons, les volumes sont donc naturellement retombés. De plus, nous entrons, jusqu'à la présentation de nos résultats le 10 mars, dans une période calme et pauvre en informations. C'est la raison pour laquelle l'action est actuellement dans un "tunnel" aux alentours de 20 euros. Le marché a réagi assez négativement (-1,83%) lors de la présentation de vos ventes annuelles, plutôt bonnes. Comment interprétez-vous ce phénomène ? Il est bien difficile de l'interpréter, compte tenu des faibles volumes. En début de séance, le titre a réagi de façon positive, puis il a suffi de quelques échanges pour perdre près de 1,8%. Il est quasiment impossible d'en tirer des conclusions claires. Votre valorisation vous paraît-elle satisfaisante ? Nous avons décidé de nous introduire sans décote par rapport aux évaluations des analystes. Nous souhaitions ainsi montrer qu'une décote n'était pas justifiée. Aujourd'hui, l'action a progressé de près de 30%. C'est la preuve que l'investisseur, particulièrement britannique, a une vision différente des choses de la communauté financière française. Reste que, compte tenu du flottant faible, il est trop tôt pour dire si la société bénéficie réellement d'une prime.Vous évoquez beaucoup la présence des fonds britanniques dans votre actionnariat. La réticence française s'explique-t-elle par une méfiance vis-à-vis d'Internet ?Je pense surtout que le poids du groupe France Télécom dans les portefeuilles des investisseurs français les dissuade d'avoir en plus des titres Iliad. Ils considèrent certainement que le secteur de la téléphonie serait sur-représenté. Votre flottant encore réduit n'est-il pas un problème ? Il n'existe pas de flottant idéal. Si l'on avait plus ouvert notre capital, on nous aurait demandé ce que nous comptions faire de l'argent levé. Nous avons préféré coller à notre réalité et à nos besoins. Je rappelle également que la part du capital détenu par Goldman Sachs (3,5%) devra, un jour ou l'autre être mise sur le marché. Par la suite, nous verrons au fil de l'eau s'il convient d'agrandir notre flottant.L'éventuel retrait de la cote de Wanadoo peut-il favoriser le titre Iliad ? A priori, on pourrait le penser. Mais le danger reste que cette sortie de cote de Wanadoo risque de réduire la couverture du secteur Internet par les sociétés de Bourse en France. Et cela peut jouer négativement pour nous. Pour le moment, rien n'est clair et les scénarios des banques sont assez contradictoires.Comment comptez-vous maintenir un rythme de croissance élevé, malgré de nombreux concurrents sur le dégroupage dans l'ADSL ?Nous avons pour objectif d'atteindre un million d'abonnés ADSL à fin 2005 avec 60% de lignes dégroupées. Aujourd'hui, avec une offre à 29,90 euros, Free propose des services sans commune mesure avec ses concurrents. Le tout avec un tarif qui est 75% plus bas que la moyenne européenne. Nous devons continuer dans cette voie, en ne nous focalisant pas uniquement sur les tarifs. Le dégroupage nous le permet, sans nuire à notre marge, puisque sur un client dégroupé à 29,90 euros, la marge brute d'exploitation est de 75%. Quant à la concurrence, il faut rappeler qu'elle a toujours été féroce dans ce secteur. Concernant la téléphonie fixe, OneTel n'a-t-il pas pris trop de retard ? Il est vrai que OneTel montait en puissance lorsque sa maison mère a fait faillite en juin 2001. Après la reprise par Iliad en décembre 2001, il a fallu attendre septembre 2002 pour que la marque bénéficie à nouveau d'une offensive marketing. En un an, nous avons gagné près de 50% d'abonnés supplémentaires, le tout avec une restriction importante : nous n'acceptons que des clients en présélection. Grâce à une nouvelle montée en puissance du marketing, nous sommes confiants pour cette division.
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