Carlsberg rachète les parts minoritaires de sa brasserie

Carlsberg redevient maître de sa division brasserie. Le groupe danois a annoncé qu'il rachetait la part minoritaire de 40% détenue par le Norvégien Orkla dans Carlsberg Breweries pour 14,8 milliards de couronnes danoises (1,99 milliard d'euros environ). Orkla touchera 11 milliards de couronnes danoises (1,47 milliard d'euros) en cash immédiatement, le reste étant versé au cours des deux prochaines années. Cette opération est l'aboutissement d'un désaccord profond entre les deux sociétés. En 2001, Carlsberg, pour renforcer ses positions en Scandinavie, avait acquis les activités brasseries d'Orkla. L'opération s'étant effectuée en titres, le Norvégien avait pris 40% de Carlsberg Breweries. Mais les deux groupes ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur la stratégie de la brasserie. Alors que le Danois entendait se lancer à la conquête de nouveaux marchés, notamment à l'Est via BBH, une joint-venture avec Scottish & Newcastle qui est le leader russe de la bière, le Norvégien souhaitait une stratégie plus conservatrice. Du coup, le communiqué d'Orkla est sévère : "La fondation Carlsberg, qui est l'actionnaire de contrôle de Carlsberg, a progressivement exprimé des ambitions et des attitudes qui, de notre point de vue, ne sont pas créatrices de valeur". En bref, "les deux parties, ont des vues différentes concernant le développement futur de Carlsberg Breweries", souligne ce même communiqué. Et comme Orkla ne disposait pas des moyens financiers de s'engager dans une remise en cause de la fusion, le choix du rachat de ses parts semble s'être imposé.Désormais, le brasseur de Valby a les mains libres pour se développer, notamment à l'Est. Il est vrai que, si ces marchés sont dynamiques en termes de volumes, la baisse des prix, l'effet de change et les investissements à effectuer rendent cette offensive à l'est peu rentable dans l'immédiat. Ainsi, BBH a vu son bénéfice net reculer de 16% sur un an au quatrième trimestre 2003. Du coup, mercredi, Carlsberg a affiché un bénéfice net trimestriel en baisse annuelle de 3,4% à 115 millions de couronnes (15,4 millions d'euros). Sur l'année, la chute du résultat net atteint 5%. Dans un premier temps, le rachat des parts d'Orkla risque de mettre à mal le bilan de Carlsberg. D'autant que celui-ci, qui vient de racheter l'Allemand Holsten pour 1 milliard d'euros, dispose d'une des dettes les plus élevées du secteur. Mais le marché n'en salue pas moins, dans l'immédiat, le retour à une structure plus simple et plus sereine au sein du groupe. A Copenhague, l'action Carlsberg a gagné jusqu'à plus de 3% en séance a fini la séance jeudi en hausse de 0,38% à 265,35 couronnes danoises.De son côté, Orkla, la cinquième capitalisation norvégienne, qui désormais regroupe des activités financières, chimiques et agro-alimentaires, compte utiliser l'argent récupéré pour verser un dividende exceptionnel pour l'exercice 2003 de 25 couronnes norvégiennes (2,84 euros), bien loin des 4 couronnes promis jusqu'ici. Ce dividende coûtera 5,1 milliards de couronnes norvégiennes (581 millions d'euros). Le reste des sommes versées sera réservé "pour la future croissance industrielle du groupe". Evidemment, l'action Orkla est particulièrement recherché à Oslo où, jeudi, le titre a bondi de 14,29% à 192 couronnes norvégiennes.
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