La guerre entre Alstom et Siemens semble désormais ouverte. Tout a commencé mercredi matin avec une étude de Merrill Lynch signé de l'analyste Raymond Greaves. Ce dernier rapportait en effet les propos de Siemens lors d'une réunion avec les analystes. Au cours de cette réunion, le groupe munichois aurait décrit les méthodes tarifaires d'Alstom comme "extrêmement agressives". Siemens citait notamment les termes du contrat de turbines passés avec l'Espagnol Gas Natural. Les prix étaient, selon les Allemands, "extrêmement bas". Et l'analyste de poursuivre: "Siemens ne croit pas qu'Alstom puisse continuer à facturer des contrats de cette manière". En bref, le groupe français vendrait à perte, ce qui est non seulement illégal, mais aussi très préjudiciable à sa rentabilité. Du coup, Merrill Lynch maintient sa recommandation de "vente" et estime peu probable que le groupe français puisse dans l'avenir "générer du cash-flow". Evidemment, une telle situation serait insoutenable pour Alstom compte tenu de sa dette.La direction de la firme française n'a cependant pas tardé à réagir violemment. Son président Patrick Kron affirme que "cette allégation fait partie d'une vaste campagne pour empêcher Alstom de réintroduire ses turbines GT26 sur le marché". Et de retourner le compliment à ses concurrents, en dénonçant "les prix agressifs" qu'ils pratiqueraient sur les projets "ciblés par Alstom". Patrick Kron réaffirme que, sur les projets concernés par l'étude de Merrill Lynch, "la marge nette est largement positive et conforme aux objectifs de rentabilité" du groupe. Reste que les investisseurs demeurent très sensibles au moindre doute sur Alstom. Dès la publication de l'étude de Merrill Lynch, le titre a décroché et a perdu, en clôture, 7,41% à 2,25 euros.

latribune.fr

19 Oct 2008, 23:01

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