L'année commence mal pour Rhodia. Déjà en baisse sur les deux premières séances, l'action du chimiste plonge de 9,14% mardi soir. On pouvait pourtant penser que le plus dur était fait, le groupe ayant annoncé en décembre avoir bouclé avec ses 23 banques créancières un accord de refinancement comprenant le maintien d'une ligne de crédit de 970 millions d'euros, une nouvelle rallonge de 758 millions et une augmentation de capital de 300 millions.Mais visiblement des doutes subsistent. En tout cas du côté des agences de notation. Car, emboîtant le pas à Standard & Poor's (qui avait dégradé le groupe il y a deux semaines), Moody's vient à son tour d'abaisser les notation accordées au chimiste. La note de la dette senior à long terme passe ainsi de "B1" à "B2", celle de la dette à long terme non garantie de "B2" à "B3" et celle de la dette subordonnée de "B3" à "Caa1", la perspective attachée à ces notes restant négative.L'agence justifie sa décision par "la détérioration de la trésorerie du groupe qui pourrait résulter du remboursement anticipé d'un placement américain de 250 millions de dollars et du paiement des pénalités qui lui sont liées, qui s'ajoutent à la réduction du montant des facilités de crédit". Certes l'existence de ce placement privé était déjà connue (voir ci-contre). Mais Moody's s'interroge par ailleurs sur les conditions auxquelles est soumise la rallonge de crédit et sur l'incertitude quant au résultat de l'augmentation de capital.En d'autres termes, le risque financier est encore bien présent selon Moody's. Un avis partagé par les équipes de CAI Chevreux. Cité par l'AFP, l'analyste en charge du dossier estime que " la société est confrontée à une consommation de trésorerie et doit réussir à vendre des actifs afin d'éviter une crise de liquidités et se prémunir contre l'insolvabilité". Et de conclure: "la société semble encore très fragile".

latribune.fr

19 Oct 2008, 22:51

Partager :