L'UFC-Que Choisir veut normaliser les factures de téléphone

L'UFC-Que Choisir poursuit son combat pour la transparence des factures téléphoniques. L'association de consommateurs a annoncé soutenir l'amendement proposé par Jean Dionis du Séjour au projet de loi sur l'économie numérique qui sera examiné demain et jeudi en seconde lecture par l'Assemblée nationale. Cet amendement prévoit que toutes les communications, qu'elles soient fixes ou mobiles, soient décomptées à la seconde.Car le problème aujourd'hui, selon l'association de consommateurs, c'est l'existence de "crédits temps", qui correspondent à des durées de communication fixes, tarifées spécifiquement. Par exemple, la plupart des forfaits de téléphonie mobile pratiquent la première minute indivisible. Dans cette hypothèse, une communication de 10, 15 ou 45 secondes coûte une minute à l'utilisateur. Or, il existe "plus de 45 crédits temps différents", selon l'association. Ainsi, le prix des communications à la seconde ou à la minute devient difficile à définir dans la mesure où il dépend de la durée de communication. L'opérateur Tele 2, qui a adopté une politique tarifaire agressive, a fixé le prix de la minute de communication nationale à 0,034 euro. Mais il a aussi décidé que ses 20 premières secondes constitueraient un premier palier qui coûterait 0,12 euro. Résultat, si l'opérateur est moins cher que France Télécom, c'est seulement après la première minute. Or, selon l'ART, 60% des appels passés durent moins d'une minute et les crédit temps expliquent 50% de la facture, assure l'UFC. Il faut donc avoir l'oeil rivé sur sa facture pour être en mesure de faire des économies.Quel sera alors l'effet de l'amendement? Difficile à dire. L'UFC-Que Choisir n'exclut ainsi pas des hausses de tarifs de la part des opérateurs. Mais au moins, argue-t-on au sein de l'association, le consommateur aura conscience des choses et pourra comparer. S'il est définitivement adopté, l'amendement aura un impact sur les 70 millions de contrats fixes et mobiles qui incluent des crédit temps. L'association a déjà gagné plusieurs batailles contre les pratiques des opérateurs télécoms, mobiles surtout. L'UFC-Que Choisir avait notamment obtenu que ces derniers adoptent la tarification à la seconde l'an passé, celle à la minute ayant pour effet de gonfler les factures de "15 à 30% en moyenne". Mais pour compenser, les opérateurs ont mis en place d'autres mesures. Par exemple, Bouygues a augmenté ses forfaits à la seconde de 3 euros par mois. Et au final, les grilles tarifaires sont restées compliquées.
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