La digestion du lion reste délicate pour le Crédit Agricole

Le Crédit Agricole a besoin de temps pour digérer le Crédit Lyonnais. Au dernier trimestre 2003, la banque verte a affiché une baisse de 94% de son résultat net sur un an à 24 millions d'euros, loin des attentes des analystes qui, selon Bloomberg, tablaient en moyenne sur 144 millions d'euros pour le bénéfice net trimestriel. Un chiffre en grande partie due à une charge avant impôts de 513 millions d'euros (361 millions d'euros après impôts) passée pour les coûts de restructuration du groupe. Les synergies découlant de l'absorption du Lyonnais devront attendre. Dans son communiqué, CA SA précise que si l'objectif de dégager 760 millions d'euros d'économies en année pleine en 2006 est maintenu, la mise en oeuvre de ces synergies sera "décalée" durant les années 2004 et 2005. La raison? Selon la banque verte, "le retard de la clôture de l'opération par rapport au calendrier envisagé à l'origine". Outre ces charges liées à la fusion, les comptes du quatrième trimestre ont également été l'occasion pour la banque verte de passer une charge de 203 millions d'euros pour prendre en compte la dépréciation des 23,62% du capital de Rue Impériale achetés en 2000 à un prix jugé aujourd'hui prohibitif. Cette charge supplémentaire explique le décalage entre le résultat net attendu et celui présenté mercredi au marché. Sur l'ensemble de l'année 2003, le bénéfice net recule sur un an de 8,5% à 1,14 milliard d'euros. Reste que, comme le note le directeur général Jean Laurent, le groupe a montré sa "capacité à générer d'excellents résultats opérationnels". Le bénéfice brut d'exploitation est en effet sensiblement supérieur aux attentes du marché. Alors que le consensus Reuters prévoyait un chiffre pour le quatrième trimestre de 949 millions d'euros, il s'inscrit en fait en hausse de 49% sur un an, à 1,14 milliard d'euros. Cette performance s'explique d'abord par les bons résultats de la division gestion d'actifs, assurances et banque privée, dont le RBE progresse de 58,5% sur un an au cours des trois derniers mois de l'année, à 409 millions d'euros. Ce pôle a évidemment bénéficié de la bonne santé des marchés d'actions, mais aussi du dynamisme des opérations de change. De même, bénéficiant de l'intégration de Finaref, le pôle de services financiers spécialisés, qui regroupe notamment les activités de crédits à la consommation, voit son RBE progresser de 97,7% au quatrième trimestre sur un an à 261 millions d'euros. Un chiffre qui reste dynamique (+36,4%) si on exclut Finaref des comptes.Enfin, la banque de détail reste un contributeur important. Ainsi, la contributions des caisses régionales du Crédit Agricole reste non négligeable (589 millions d'euros) et dynamique (+26,9%) sur un an. De son côté, l'activité banque de détail du Crédit Lyonnais a montré une bonne santé au quatrième trimestre avec un produit net bancaire en hausse de 8% sur un an et un RBE de 273 millions d'euros (+21,2% sur un an). En revanche, la banque de détail à l'étranger reste dans le rouge. Le RBE de cette activité recule de 30% à 21 millions d'euros. Malgré tout, la rentabilité de Banca Intesa en Italie (dont CA SA détient 17%) s'est "fortement redressée".En Bourse, la qualité des résultats opérationnels du Crédit Agricole est saluée. En fin de journée, l'action inscrit l'une des plus fortes hausses du SRD, avec un gain de 7,34%, à 21,51 euros.
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