RWE, plus optimiste, ne convainc pas les marchés

RWE relève ses prévisions pour 2003. La deuxième société de services aux collectivités allemande a annoncé mardi qu'elle s'attendait pour l'année écoulée à une hausse de son bénéfice opérationnel "d'au moins 18%". Ce même bénéfice devrait grimper sur un an de 20% dans ses activités centrales (eau, gaz, électricité et déchets). En revanche, le bénéfice net devrait être fortement impacté par les survaleurs et les frais financiers liés à l'acquisition d'American Water. RWE s'attend donc à une baisse de 20% de la dernière ligne de son compte de résultats. En mars dernier, RWE avait déclaré viser une hausse de 15% de son résultat d'exploitation et une baisse de 30% de son résultat net. La bonne nouvelle demeure donc la bonne tenue des activités du coeur de métier, sur lequel le groupe veut se recentrer. Un recentrage qui explique en grande partie la baisse de 6% du chiffre d'affaires 2003, à 44 milliards d'euros. Le président du groupe, Harry Roels, a en effet vendu cette année les activités de stations-service. Mais les ventes dans le coeur de métier montrent encore un vrai dynamisme avec une hausse de 16%. Mais il faut noter qu'à l'inverse de nombreux groupes européens, la hausse de l'euro joue favorablement pour RWE qui est très présent outre-Manche et outre-Atlantique et dont une grande partie des dettes et des coûts est facturée en billets verts.Reste que la communauté des analystes reste encore perplexe face au cas RWE. Elle s'inquiète notamment du coût lié aux investissements nécessaires dans le secteur de l'eau, notamment au Royaume-Uni. De plus, aux Etats-Unis, des décisions concernant les prix sont attendues sous peu et pourraient réduire la marge de manoeuvre d'American Water, la nouvelle perle de RWE. Enfin, d'ici six mois, un régulateur du marché de l'énergie devrait voir le jour, avec là encore à la clé des baisses de prix attendues. Surtout, RWE s'est fortement endetté pour réaliser sa politique agressive d'acquisitions. A la fin du mois de septembre 2003, la dette nette s'élevait en effet à 18,8 milliards d'euros et l'objectif du groupe - jugé souvent peu réaliste - est de maintenir cette dette sous la barre des 20 milliards d'euros en 2005. Une épée de Damoclès supplémentaire qui a freiné la hausse de l'action l'an dernier. Le titre RWE a ainsi progressé en 2003 de 27%, soit huit points de moins que son concurrent E.On. De fait, aux niveaux actuels, et après un dernier trimestre de forte hausse pour l'action (+36% depuis septembre), de nombreux investisseurs estiment que l'action est bien valorisée, voire même un peu trop. Comme le note un analyste allemand, le titre réagit donc peu ce mardi aux annonces du groupe. D'autant que la baisse de 20% du résultat net avait déjà été annoncée en septembre. En revanche, beaucoup jugent qu'à présent, les risques qui pèsent sur RWE sont plus importants que les bénéfices attendus des récentes hausses de prix en Allemagne. On assiste donc à des prises de bénéfice et l'action a fini en baisse de 1,79% mardi.
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