Nestlé atteint ses objectifs... mais pas ceux du marché

En 2003, Nestlé a rempli son contrat. Pourtant, à voir la contraction du titre de 3,18% à Zurich, le marché semble déçu. En fait, les observateurs reconnaissent que les résultats annuels sont de très bonne facture. Mais ils attendaient un peu mieux de la part du géant suisse de l'agroalimentaire et prennent aujourd'hui leurs bénéfices sur une valeur qui a gagné quelque 45% depuis mars 2003.Cette déception somme toute relative tient plus particulièrement à deux éléments. En premier lieu, si la croissance organique du groupe, de 5,1%, s'inscrit bien dans la fourchette de 5 à 6% ambitionnée par Nestlé, elle est en revanche inférieure de 0,2 point à ce qu'attendait le marché d'après le consensus Reuters.L'autre point concerne la rentabilité du groupe. La marge sur Ebita (résultat avant intérêts, impôts et amortissement) a progressé de 12,3% à 12,5%. Or, les analystes espéraient un ratio de 12,7%. Le groupe se défend en précisant que les effets de change lui ont coûté 40 points de base.Pour le reste, il n'y a pas vraiment de surprise. Il est néanmoins important de souligner que ces mêmes effets de change ont pesé sur le chiffre d'affaires publié. Il s'est rétracté de 1,4%, à 87,98 milliards de francs suisses (environ 56 milliards d'euros), alors qu'à données constantes il aurait progressé de 6,3%. Peter Brabeck, le patron du groupe, a d'ailleurs estimé que les effets de change avaient coûté à Nestlé 18 milliards de francs suisses en trois ans. Et d'ajouter logiquement: "nous préférerions un dollar fort".Quant au résultat net, s'il a chuté de 18% à 6,21 milliards de francs suisses, c'est uniquement en raison du gain exceptionnel réalisé en 2002 lors de la mise en Bourse de la filiale d'ophtalmologie Alcon.Le bilan global n'a donc rien de véritablement alarmant. Peut-être les investisseurs auraient-ils même pu se montrer satisfaits si le groupe n'avait pas fait preuve d'autant de frilosité sur ses perspectives. "La priorité pour 2004 est à une nouvelle amélioration de la marge", a déclaré Peter Brabeck. Mais ses propos ont été quelque peu ternis par le fait que le groupe revendique dans le même temps "un optimisme prudent". Bref, "les prévisions ne sont pas si spectaculaires", a commenté un analyste zurichois interrogé par Reuters. Une réaction qui résume bien le sentiment général après cette publication de résultat...
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