Merck cède ses activités de produits de laboratoire

Le plus ancien laboratoire pharmaceutique européen franchit un cap. Merck Kgaa, quatrième groupe pharmaceutique allemand, fondé en 1668 à Darmstadt, a annoncé lundi qu'il vendait sa filiale de produits de laboratoires VWR. L'annonce était attendue par le marché depuis plusieurs mois. Le repreneur est l'investisseur privé américain Clayton Dubilier & Rice. Il devra débourser pas moins de 1,68 milliard de dollars (1,32 milliard d'euros). Merck Kgaa est une entreprise absolument différente et indépendante de son concurrent américain Merck & Co.Merck cède aujourd'hui un de ses "joyaux". VWR est le leader mondial des produits de laboratoires et a réalisé en 2003 un chiffre d'affaires de 2,71 milliards d'euros. Mais les ventes du groupe ont été l'an passé très touchés par la baisse du dollar et de la demande: elles ont ainsi chuté de 10,5% par rapport à 2002. Surtout, Merck compte sur cette cession pour réduire sa dette qui s'élevait à 1,76 milliard d'euros au 31 décembre 2003. Mieux même, le groupe devrait réaliser en 2004 un "profit exceptionnel après impôts" de 240 millions d'euros, suite à cette acquisition. Pour Merck, le tournant est d'importance. Le groupe va désormais se concentrer sur ses activités pharmacie et chimie. Cette dernière est notamment portée par la production de cristaux liquides utilisés dans les écrans plats et les téléphones portables. En 2003, la division chimique de Merck a connu une hausse de 16% de son résultat opérationnel malgré une baisse de 8% des ventes. Quant à sa division pharmaceutique, elle repose sur l'espoir du médicament anticancéreux Erbitux, développé avec l'américain ImClone, et sur le développement du pôle générique. C'est donc un groupe plus petit (un tiers de vente en moins), mais plus rentable (la marge opérationnelle pourrait monter de 5 points) et financièrement plus solide qui naît aujourd'hui. Après plusieurs années difficiles, qui ont vu notamment l'arrêt de plusieurs produits en développement, Merck peut donc voir l'avenir de manière sereine. D'autant qu'il sort d'une phase de restructurations. Ainsi, au quatrième trimestre 2003, le groupe a affiché une perte nette de 36 millions d'euros contre un bénéfice de 67,5 millions d'euros l'année précédente. Une perte due à 181 millions d'euros de charges exceptionnelles s'expliquant par des restructurations et des dépréciations diverses. Le groupe de Darmstadt du coup se veut très optimiste pour 2004, prévoyant une hausse sensible de son bénéfice net. Et désormais, il ne renonce pas à regarder vers des acquisitions, notamment dans le domaine des génériques. "Dans les génériques, nous observons, même si nous ne voulons pas payer un prix exhorbitant", a indiqué le président de Merck, Bernhard Scheuble. Les marchés saluent cette renaissance. Le titre progresse de 2,80% en fin de séance.
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