D'emblée, Société Générale annonce la couleur: "Année 2003: résultat d'exploitation record", titre le communiqué de présentation des résultats annuels du groupe. Il est vrai que la banque a fait preuve de dynamisme l'an passé. Bénéficiant d'une activité en hausse de 7,3% (15,64 milliards d'euros), elle est parvenue à dégager un résultat brut d'exploitation (RBE) de 5,07 milliards d'euros (+25,3%) et un résultat d'exploitation en hausse de 39,9%, à 3,84 milliards d'euros. La raison principale: une maîtrise des frais généraux qui n'ont augmenté que de 0,4% sur l'année.Le résultat net n'est pas en reste. A 2,49 milliards d'euros, il marque une envolée de 78,4% en un an et se révèle supérieur aux attentes. Le consensus JCF Group ne visait pas plus de 2,43 milliards. La rentabilité en profite. Le ROE (retour sur fonds propres) de Société Générale passe de 9,4 à 16,2% en un an.Comme le veut la tradition pour les banques françaises, le pôle banque de détail a constitué un soutien important. Son RBE a gagné 7,6%, à 1,73 milliard d'euros, et il a contribué au résultat net à hauteur de 1,39 milliard d'euros (+9,1%). L'essentiel de ce résultat provient du réseau français.L'autre pilier du groupe a été la banque de financement et d'investissement. "Tirant pleinement parti de conditions de marché particulièrement favorables (taux d'intérêts à des niveaux historiquement bas)", comme il l'explique lui-même, le groupe s'est distingué dans ce domaine avec un RBE en hausse de 45,6%, à 1,87 milliard d'euros. Le résultat net de la branche a quant à lui plus que doublé à 1,08 milliard d'euros. Outre l'environnement plus porteur, Société Générale explique son succès par "une stratégie de développement sélective et efficace".Pour le reste, les chiffres sont plus mitigés. Les profits dans la gestion d'actifs ont affiché une légère hausse de 3,7% à 249 millions d'euros. La gestion privée a tiré profit de son développement commercial, notamment en Asie. Son résultat est en hausse de 56,2% à 61 millions d'euros. En revanche, compte tenu d'un début d'année difficile, la gestion mobilière (75% des résultats du pôle) n'a pu éviter un fléchissement de ses bénéfices (-6,5% à 188 millions d'euros).Enfin, bien qu'en amélioration sensible sur un an, la gestion propre reste déficitaire (de 229 millions d'euros), en raison d'amortissements de goodwills. "Au 31 décembre 2003, la valeur nette comptable du portefeuille de participations industrielles est de 2,6 milliards d'euros, faisant ressortir une plus-value latente de 0,4 milliard d'euros", précise le communiqué.Suite à ces bons résultats, la banque a décidé de soigner ses actionnaires en proposant une augmentation du dividende de 19%. Mais au-delà de sa générosité et de sa satisfaction d'avoir atteint de tels niveaux de rentabilité, le groupe reste totalement muet concernant ses perspectives.Cela constitue certainement un élément de méfiance pour le marché. D'autant que certains professionnels soucieux du détail ne se montrent pas totalement convaincus par les résultats. Car, à leurs yeux, si le groupe a bien atteint le bénéfice net attendu sur l'ensemble de l'année, il n'y est pas parvenu par les moyens escomptés au quatrième trimestre. Les trois derniers mois ont en effet profité d'un coût du risque de 181 millions d'euros, en baisse de 55,1%, alors qu'il était anticipé à 341 millions d'euros, ainsi que d'un résultat sur actif net immobilisé de 125 millions d'euros au lieu de 25 millions. A l'inverse, les observateurs soulignent que le redressement des activités de banque d'investissement s'est quelque peu essoufflé en fin d'année (le RBE a progressé de 35% au quatrième trimestre contre +115% trois mois plus tôt).Conséquence: au risque de paraître tatillons, les investisseurs sanctionnent l'action de 3%, à 72,65 euros, en fin de journée.

latribune.fr

19 Oct 2008, 23:00

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