Dassault va porter à plus de 80% sa participation dans la Socpresse

Sans dévoiler ses véritables intentions, Serge Dassault était resté ces derniers mois ouvert au projet. Voilà qui est désormais officiel. Son groupe a annoncé jeudi qu'il allait passer d'ici le mois de juin à "plus de 80%" dans le capital de la Socpresse, contre 30% aujourd'hui. En effet, la plupart des héritiers Hersant se sont portés vendeurs de la part qu'ils détiennent dans le groupe de presse. A une exception près. "[...] Seule parmi les héritiers, mademoiselle Aude Jacques Ruettard, petite-fille de M. et Mme Robert Hersant, représentant 13% du capital, a décidé de ne pas s'associer à ce projet de vente", a précisé le communiqué. L'opération doit encore être soumise au vote des autres actionnaires dans le cadre d'un pacte qui permet l'exercice d'un droit de préemption, précise le communiqué. Si ce droit n'est pas exercé, la montée au capital du groupe par Dassault sera présentée à la Commission de la concurrence de la Communauté européenne. Enfin, ce sera au tour du conseil de surveillance du groupe de presse de se prononcer. Si la procédure est menée à terme, Dassault détiendra alors 82% du capital de la Socpresse, aux côtés de Aude Jacques Ruettard (13%) tandis que Yves de Chaisemartin, le patron de la Socpresse, et d'autres dirigeants détiendront 5%, selon l'AFP. Cette annonce intervient alors que la Socpresse devait de l'argent au groupe Dassault. La société devait rembourser à Dassault ces mois-ci une avance comprise entre 220 et 235 millions d'euros consentie pour racheter L'Express-L'Expansion en 2002. Dans le cas où la somme n'était pas remboursée, la montée au capital du groupe Dassault était envisagée - le chiffre de 40 à 45% était alors évoqué (lire ci-contre). Autre solution qui aurait été possible: l'arrivée d'un nouvel actionnaire. Mais la montée au capital de Dassault montre aujourd'hui que les héritiers de Robert Hersant, disparu en 1996, ont fait un autre choix: leur retrait complet. Ils avaient fait un premier pas en ce sens en cédant le 30 janvier 2002 30% du capital et des droits du groupe propriétaire du Figaro, de Paris Turf, des quotidiens régionaux La Voix du Nord, Le Progrès, Le Dauphiné Libéré, Presse Océan, des magazines Figaro Magazine, Madame Figaro, du supplément Version Femina (avec Hachette), du supplément TV magazine et du groupe Express-Expansion. L'annonce a été faite par Yves de Chaisemartin lui-même en comité de rédaction du Figaro, principal actif de la Socpresse. Les syndicats se sont immédiatement mobilisés: le Syndicat National des Journalistes a demandé la réunion d'urgence du comité de groupe Socpresse, FO a également requis un Comité d'Entreprise (CE) extraordinaire qui devrait se tenir mercredi prochain, "afin d'examiner la nouvelle situation financière, économique et sociale du Figaro et son futur rôle au sein de la Socpresse". Une clause de cession permettant le départ des journalistes qui le désirent devrait être bientôt ouverte.
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