Le club de Parme lutte pour sa survie

Le président du club de football de Parme, Stefano Tanzi, a présenté vendredi sa démission à l'assemblée générale des actionnaires, a annoncé le club dans un communiqué. Effective mercredi prochain, cette démission accompagne celle de Paolo Tanzi, cousin de Stefano, ainsi que celles de la totalité du conseil d'administration du club. Stefano Tanzi est le fils du fondateur du groupe Parmalat, qui possède 98,7% du club de Parme et est actuellement au coeur d'un scandale financier de première importance.Selon l'avocat Umberto Tracanella, représentant d'Enrico Bondi, administrateur provisoire du groupe Parmalat devenu aujourd'hui le patron du club de football, ce dernier a bien un avenir, en dépit de l'effondrement de son actionnaire. La situation pourrait se clarifier le 14 janvier, jour où l'assemblée des actionnaires reprendra ses travaux.Selon les dernières rumeurs circulant dans la presse italienne, une voie de salut pour le club de Parme pourrait passer par la conversion en actions de la dette de 50 millions d'euros due par le club à son actionnaire Parmalat. Du coup, le club ne serait plus obligé de déposer son bilan. Actuellement, avec une dette dépassant ses fonds propres, le club se trouve, selon la loi italienne, de facto en cessation de paiement.Mais un tel raccommodage ne serait que provisoire. Jeudi, le ministre italien de l'Industrie, Antonio Marzano, a prévenu que le Parma AC devra être vendu à la fin du championnat "car il ne représente pas un actif stratégique pour Parmalat". Le club devra également vendre "deux ou trois joueurs d'importance", ce qui ne devrait poser aucun problème, plusieurs transferts, notamment celui du Japonais Nakata vers Bologne, étant déjà sur les rails. Le problème sera plutôt de retrouver un repreneur pour le club. Plusieurs noms ont jusqu'ici circulé, notamment Barilla ou le consortium du Jambon de Parme. Mais tous les intéressés ont démenti catégoriquement vouloir investir dans le football. Il est vrai que la situation des clubs italiens n'est pas brillante: la Roma et la Lazio notamment souffrent pour assurer leur survie (lire ci-contre) et Parme a affiché en 2002-2003 une perte nette de 77 millions d'euros pour un endettement de 449 millions d'euros. Qui acceptera de reprendre un club dans une telle situation? D'autant que Parme a une image très liée à celle de Parmalat. Le club a en effet émergé dans le monde du "calcio" à partir de sa reprise par le groupe agroalimentaire en 1990. Il est très peu populaire en dehors de la région de Parme et ne peut prétendre, comme la Juventus ou le Milan AC, disposer d'un "réservoir" de fans potentiellement clients de produits dérivés. Il s'agira donc peut-être d'un simple sursis. Antonio Marzano voulait éviter à Parme le dépôt de bilan en milieu de saison, ce qui l'aurait automatiquement rétrogradé en quatrième division. Une mésaventure qui était arrivé au club florentin de la Fiorentina en 2000 et qui avait traumatisé l'Italie. Mais la survie du club est loin d'être assurée. D'autant qu'il faudra surveiller la réaction de Bruxelles et de Mario Monti, qui suit de très près à la fois l'affaire Parmalat et le football italien (lire ci-contre). Le feu vert du ministre à la recapitalisation du club pourrait bien faire grincer des dents à la Commission. L'enquête se poursuit Les investigations autour de l'affaire Parmalat s'accélèrent. Vendredi, le directeur de Parmalat Venezuela a été arrêté alors qu'il rentrait en Italie. Il a été immédiatement incarcéré, car il est soupçonné d'avoir joué un rôle dans les transferts de fonds douteux de la maison-mère vers l'Amérique du Sud. Parallèlement, l'affaire éclabousse la première banque allemande, la Deutsche Bank. Ses représentants italiens ont été entendus par le juge d'instruction et, selon Reuters, une autre convocation devrait être demandée "pour éclaircir certains points". Enfin, le siège milanais de la Bank of America a été perquisitionné par la police financière.
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