Les retraites complémentaires des entreprises sous pression en Allemagne

Après Commerzbank (lire ci-contre), Gerling s'attaque aux retraites complémentaires de ses salariés. La compagnie d'assurance allemande aurait ainsi décidé, si l'on en croit le Financial Times Deutschland, de réduire de 30 à 50% le montant des retraites complémentaires versées après leur départ à ses salariés. La décision aurait été annoncée dans une lettre au personnel citée par le quotidien économique allemand. Elle a pris effet dès le 1er janvier 2004.Pour justifier cette mesure draconienne, le président de Gerling a indiqué que "les obligations du groupe au titre de ces pensions ont atteint un niveau que le groupe ne peut plus assumer". Fin 2002, le montant des sommes versées au titre des retraites complémentaires s'établissait à 688 millions d'euros alors que le groupe avait affiché pour l'année 2002 une perte de 739 millions d'euros. Il n'en reste pas moins que ce nouveau coup porté au traditionnel système de retraite complémentaire allemand est rude pour les syndicats. Gerling emploie actuellement 12.000 salariés, principalement en Allemagne. Dans ce pays, ce système de retraite versé par les entreprises est considéré comme une part de la rémunération. Sa remise en cause à grande échelle ne manquerait pas de déclencher un bras de fer avec le puissant syndicat des services Ver.di. Or, cette décision de Gerling va relancer les inquiétudes, même si les grandes banques ont indiqué hier ne pas vouloir suivre la Commerzbank dans cette voie.En fait, comme pour la Commerzbank, cette décision de Gerling vise à "rendre la mariée plus belle". L'assureur est, depuis l'an dernier et le départ de son capital de la Deustche Bank, à la recherche d'un repreneur. Etre débarrassé d'une partie des obligations de retraite ne saurait manquer de séduire un prédateur éventuel, notamment anglo-saxon. Mais ces décisions posent le problème plus global du financement de la retraite dans les pays développés. Après le désengagement de l'Etat, le renoncement des entreprises ne présage pas d'un avenir serein.
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