Roy Disney n'est pas favorable à l'offre de Comcast

Ironie du sort, les deux clans ennemis se sont entendus sur un point. Ex-administrateurs du groupe, Roy Disney et Stanley Gold ont affirmé dans un interview accordée au Wall Street Journal que l'offre du prédateur Comcast était inadéquate. Les deux hommes qui ont fait une sortie fracassante du conseil d'administration du groupe en décembre dernier ont jugé la proposition du câblo-opérateur trop basse, s'alignant ainsi avec ce même conseil d'administration qui s'est exprimé plus tôt dans la semaine. Pour autant, les points de convergence entre les deux hommes et l'actuel PDG, Michael Eisner s'arrêtent là. Roy Disney, qui l'avait lui même fait entrer dans le groupe 20 ans plus tôt, n'a pas hésité à tirer une nouvelle fois à boulets rouges sur le PDG. Offre de reprise ou pas, il est bien décidé à le mettre dehors de l'entreprise. En réponse à Comcast, le septuagénaire a ainsi précisé au quotidien anglo-saxon qu'il voyait le groupe Disney régler ses problèmes tout en restant indépendant, mais sans Michael Eisner. C'est pourquoi les opposants au "Roi Michael", inviteront à voter contre son renouvellement à l'occasion de l'assemblée générale des actionnaires du groupe qui se tient le 3 mars prochain.Roy et ses alliés espèrent bien obtenir 20% des votes à l'encontre de Michael Eisner, un niveau suffisant pour obtenir sa destitution. A 15%, les choses seraient plus difficiles, selon l'aveu de Roy Disney, qui s'est empressé d'assurer qu'il ne lâcherait pas prise pour autant. "Si j'avais le choix, il y aurait une toute petite entreprise Disney, avec une entreprise de films et quelques parcs à thème", déclare-t-il dans le quotidien économique. "Mais je dois être pragmatique. Si quelqu'un vient et [propose] 50 dollars [par action], comment empêche-t-on les actionnaires de prendre ces 50 dollars?", s'interroge Roy Disney, qui détient moins de 1% de l'actionnariat de Disney, représentant toutefois plus de 17 millions d'actions du groupe.C'est pourquoi, en attendant un surenchérissement éventuel de l'offre, les amis de Roy Disney n'ont pas ménagé leurs arguments contre le patron de Disney dans une campagne visant à s'assurer le soutien des actionnaires. Et Stanley Gold de certifier qu'il était certain qu'une nouvelle équipe dirigeante réussirait à régler les problèmes du groupe, tels que la trop faible audience de ABC. Ce qui ferait remonter le titre Disney de 5 à 10 dollars. Une hypothèse qui rendrait Disney moins sensible à une OPA. De fait, l'offre actuelle de Comcast n'est pas prête de réussir : elle présente une décote d'environ 12% sur le cours de clôture jeudi de Disney.
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