High-tech des villes, high-tech des champs

L'informatisation des exploitations agricoles ne date pas d'hier. Elle est pourtant rarement mise en avant dans la communication du secteur high-tech. Le costume cravate des cadres dynamiques apparaît sans doute comme un vecteur d'image plus séduisant. Mais surtout, le développement des nouvelles technologies pour l'agriculture demeure encore un domaine réservé à des entreprises très spécialisées, dans lequel les grands de l'informatique ou des télécoms ne se sont guère aventuré.Les choses semblent toutefois évoluer. Comme n'importe quel secteur de l'économie, l'agriculture est à la recherche d'une meilleure productivité. Et les nouvelles technologies sont en toute logique le principal moyen d'y parvenir. Mais à cela s'ajoutent des préoccupations très spécifiques en matière de respect de l'environnement et de sécurité alimentaire qui conduisent, voire obligent, les différents acteurs de la filière agricole à adopter des outils très sophistiqués. C'est pourquoi la partie high-tech du Salon de l'agriculture, qui s'ouvre fin février, n'a cessé de se développer ces dernières années.L'édition 2004 ne fera pas exception et sera l'occasion de constater que les grandes technologies du moment sont d'ores et déjà introduites dans des applications très concrètes de l'agriculture ou de l'élevage. Outre l'utilisation croissante d'Internet pour des bases de données documentaires, les téléprocédures administratives ou même la formation des exploitants, on y mesurera aussi le recours de plus en plus fréquent aux satellites pour la cartographie des exploitations. Du calcul des subventions européennes en fonction de la surface cultivée à la mesure de la densité des plantations, sans compter la collecte d'informations et de paramètres météorologiques pour évaluer les besoins en eau, le satellite se pose en outil très accessible.De même, le système de géolocalisation GPS est désormais disponible en série sur de nombreux tracteurs et permet par exemple de gérer leur utilisation sur des sites parfois très étendus. Une récente innovation associée au GPS permet aussi d'assister les conducteurs de tracteur lors des épandages de lisier. Ces derniers sont à la fois indispensables aux cultures et, pour autant, restent à manier avec précision sur une exploitation en raison du risque qu'ils font peser sur l'environnement.Comme dans d'autres secteurs, l'Internet sans fil (Wifi), les réseaux de téléphonie mobile (GSM et GPRS) et les applications sur assistants personnels PDA se diffusent aussi, car ils contribuent à la mise au point des systèmes de contrôle de la traçabilité. La crise de la vache folle et l'avènement d'une ère de soupçon ont mis au jour les impératifs de sécurité alimentaire, en particulier dans l'élevage. L'obligation de garantir les conditions d'alimentation de tout un cheptel, de la naissance à l'abattoir, favorise la mise en place d'une gestion informatisée de toute la filière. Et même si les fournisseurs de ces systèmes restent encore des acteurs de niche, certains font le pari que des grands de l'informatique ne resteront pas inertes devant un marché aussi prometteur.
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